ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

CH06. Comment analyser la structure sociale ? (Attention : programme précédent)

Vous avez vu en classe de première que les sociétés, toutes les sociétés, sont constituées de groupes sociaux et que ce sont les liens, aussi bien entre membres d'un même groupe qu'entre membres de groupes différents, qui constituent la vie sociale. Ces groupes ne sont pas juxtaposés les uns à côté des autres, ils sont hiérarchisés et entretiennent donc des relations marquées par la domination de certains et par des différences voire des inégalités existant entre les membres des différents groupes. En d’autres termes, l’organisation de la société repose sur des systèmes de différenciation sociale basés sur une distribution inégale des ressources et des positions, inégalités dans l’accès aux ressources matérielles (les richesses produites) mais aussi accès au savoir, au pouvoir, au prestige. C'est ce que présenterons dans une première partie. Ces différences peuvent être liées à l'appartenance à des groupes sociaux différents ou des classes sociales différentes. Mais, quelles différences peut-on faire entre « groupe social » et « classe sociale » ? Tous les sociologues n’adoptent pas la même définition des classes sociales. Mais, il y a dans ce domaine un incontournable : parler de classes sociales amène quasi automatiquement à parler de Karl Marx, philosophe allemand du 19ème siècle. Celui-ci lie directement l’existence même des classes sociales et les conflits par le fait qu’une classe ne peut se définir qu’en lutte avec une autre. Nous allons donc d’abord mettre en évidence l’analyse des inégalités pour ensuite présenter cette lecture de la stratification sociale en termes de classes sociales et ses prolongements contemporains. C'est ce que nous verrons dans la deuxième partie. Enfin, nous aborderons d'autres critères de différenciation que l'appartenance socioprofessionnelle comme l'âge, le sexe et le style de vie ce que nous verrons dans une troisième et dernière partie.

Vous avez vu en classe de première que les sociétés, toutes les sociétés, sont constituées de groupes sociaux et que ce sont les liens, aussi bien entre membres d'un même groupe qu'entre membres de groupes différents, qui constituent la vie sociale.

Ces groupes ne sont pas juxtaposés les uns à côté des autres, ils sont hiérarchisés et entretiennent donc des relations marquées par la domination de certains et par des différences voire des inégalités existant entre les membres des différents groupes.

En d’autres termes, l’organisation de la société repose sur des systèmes de différenciation sociale basés sur une distribution inégale des ressources et des positions, inégalités dans l’accès aux ressources matérielles (les richesses produites) mais aussi accès au savoir, au pouvoir, au prestige. C'est ce que présenterons dans une première partie.

Ces différences peuvent être liées à l'appartenance à des groupes sociaux différents ou des classes sociales différentes. Mais, quelles différences peut-on faire entre « groupe social » et « classe sociale » ? Tous les sociologues n’adoptent pas la même définition des classes sociales. Mais, il y a dans ce domaine un incontournable : parler de classes sociales amène quasi automatiquement à parler de Karl Marx, philosophe allemand du 19ème siècle. Celui-ci lie directement l’existence même des classes sociales et les conflits par le fait qu’une classe ne peut se définir qu’en lutte avec une autre.

Nous allons donc d’abord mettre en évidence l’analyse des inégalités pour ensuite présenter cette lecture de la stratification sociale en termes de classes sociales et ses prolongements contemporains. C'est ce que nous verrons dans la deuxième partie.

Enfin, nous aborderons d'autres critères de différenciation que l'appartenance socioprofessionnelle comme l'âge, le sexe et le style de vie ce que nous verrons dans une troisième et dernière partie.

1. Les sociétés modernes sont structurées par de nombreuses inégalités.

1.1. Les différences sociales ne sont pas toutes des inégalités.

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Les sociétés sont toutes stratifiées, on l'a déjà dit. Cela signifie qu'elles sont composées de groupes sociaux aux caractéristiques différentes. Ces groupes sont hiérarchisés, c'est-à-dire que certains sont «en haut» de l'échelle, d'autres «en bas», certains «au-dessus», d'autres «en dessous». Il y a donc un classement des différents groupes sociaux. La hiérarchie sociale repose sur des jugements collectifs (pas individuels) de valeur : par exemple, dans notre société, il «vaut mieux» (du verbe valoir, même racine évidemment que «valeur») être médecin qu'instituteur. C'est socialement plus valorisé. Une inégalité, c'est une différence qui se traduit en termes d'avantage et de désavantage dans l'accès à des ressources rares socialement valorisées (emploi, revenu, prestige social, etc.) et qui fonde donc une hiérarchie. Ainsi la couleur des cheveux peut différencier deux individus, mais, en règle générale, cette différence ne constitue pas la base d'une inégalité, ce qui n'est pas le cas de la couleur de la peau dans de nombreuses sociétés. D'ailleurs, si on associe inégalités et stratification sociale, c'est précisément parce que l'existence de groupes hiérarchisés se voit à travers les inégalités entre individus qui les caractérisent. Ceci étant, demandons-nous maintenant quelles sont les inégalités actuelles en nous appuyant ici essentiellement sur l'exemple français, même si la question des inégalités mondiales et au sein des pays en développement est tout aussi importante. Il faut souligner tout de suite que les inégalités ne sont pas qu'économiques, même si les inégalités économiques sont sans doute les mieux connues, ce qui ne prouvent en rien qu'elles sont les plus importantes.

Les sociétés sont toutes stratifiées, on l'a déjà dit. Cela signifie qu'elles sont composées de groupes sociaux aux caractéristiques différentes. Ces groupes sont hiérarchisés, c'est-à-dire que certains sont «en haut» de l'échelle, d'autres «en bas», certains «au-dessus», d'autres «en dessous». Il y a donc un classement des différents groupes sociaux. La hiérarchie sociale repose sur des jugements collectifs (pas individuels) de valeur : par exemple, dans notre société, il «vaut mieux» (du verbe valoir, même racine évidemment que «valeur») être médecin qu'instituteur. C'est socialement plus valorisé. Une inégalité, c'est une différence qui se traduit en termes d'avantage et de désavantage dans l'accès à des ressources rares socialement valorisées (emploi, revenu, prestige social, etc.) et qui fonde donc une hiérarchie. Ainsi la couleur des cheveux peut différencier deux individus, mais, en règle générale, cette différence ne constitue pas la base d'une inégalité, ce qui n'est pas le cas de la couleur de la peau dans de nombreuses sociétés. D'ailleurs, si on associe inégalités et stratification sociale, c'est précisément parce que l'existence de groupes hiérarchisés se voit à travers les inégalités entre individus qui les caractérisent.

Ceci étant, demandons-nous maintenant quelles sont les inégalités actuelles en nous appuyant ici essentiellement sur l'exemple français, même si la question des inégalités mondiales et au sein des pays en développement est tout aussi importante. Il faut souligner tout de suite que les inégalités ne sont pas qu'économiques, même si les inégalités économiques sont sans doute les mieux connues, ce qui ne prouvent en rien qu'elles sont les plus importantes.

1.2. Les inégalités économiques ne se réduisent pas aux inégalités de salaire.

1.2.1. Les inégalités de salaires sont importantes, mais ce sont aussi les plus faibles et les plus stables des inégalités économiques.

Il y a en France, comme dans toutes les sociétés, des inégalités de salaires entre individus. Elles dépendent d'abord de la «valeur» que la société attribue aux différents postes de la hiérarchie du travail. Par exemple, on trouve normal que le directeur financier d'une entreprise gagne plus que les ouvriers, soit parce qu'on estime que le poste est plus important pour la bonne marche de l'entreprise, soit parce qu'il nécessite plus d'études pour y accéder, soit encore parce qu'il impose de plus grandes responsabilités. Les inégalités dépendent aussi du rapport de force entre les salariés et leurs employeurs: certaines professions, par exemple parce qu'elles sont, à un moment donné, très demandées, obtiennent des salaires plus élevés (comme, par exemple, les informaticiens).

Globalement, il semble que les 10 % des salariés à temps complet qui gagnaient les salaires les plus élevés gagnent environ 3 fois plus que les 10 % de salariés qui percevaient les salaires les plus faibles ou, de manière plus rigoureuse, le salaire minimum des 10 % les mieux rémunérés était 3 fois plus élevé que le salaire maximum des 10 % des moins bien rémunérés. Toutefois, ces écarts s'accroissent si l'on tient compte des salariés à temps partiels, des personnes percevant des allocations chômage. De plus, un économiste comme T. Piketty a bien montré que ce rapport D9/D1 minore singulièrement les inégalités : en effet, à l’intérieur de ces tranches de 10%, il y a une forte inégalité. Ainsi, dans le dernier décile, les salaires montent très haut (le dernier centile, le 1% des salariés les plus payés, dispose de plus de 7500 € par mois).

1.2.2. Les inégalités de revenus ou de niveaux de vie sont plus fortes que les inégalités de salaires et tendent à augmenter avec la crise économique.

  • Prenons maintenant en compte l'ensemble des revenus : l'écart entre les revenus est plus fort que l'écart entre les salaires. Utilisons ici les statistiques portant sur les niveaux de vie (reportez-vous à la notion revenu et sachant que le niveau de vie divise le revenu par le nombre d'individus dans le ménage en sachant que du fait des économie d'échelle chaque individu ne compte pas pour un : voir sur le site de l'INSEE ici pour plus de détails). Le rapport inter-décile, qui est, rappelons-le aussi, le rapport entre le revenu minimum des 10 % des ménages ayant les revenus les plus élevés et le revenu maximum des 10 % des ménages ayant les revenus les plus faibles, est un peu plus élevé que celui qui ne concerne que les salaires, de l'ordre de 3,5. Cela s'explique aisément. En effet, les 10 % des ménages ayant les revenus les plus élevés ont, en général, un patrimoine plus important (qu'ils accumulés avec leur capacité d'épargne plus grande) et ont donc des revenus du patrimoine bien plus élevés que les autres ménages : ils concentrent une grande part des dividendes versés, loyers reçus, intérêts perçus de placements antérieurs. Là encore, c'est au sein de ces 10 % des ménages ayant les revenus les plus élevés que les inégalités sont les plus fortes.
  • Comment évoluent ces inégalités de niveau de vie ? Les inégalités de revenus, après s'être bien réduites au 20ème siècle, ont augmenté sensiblement depuis le milieu des années 80 ou 90. Mais là encore, c'est au sein des ménages ayant les revenus les plus élevés que les inégalités se sont accrues.
  • Comment expliquer ces écarts grandissants ? On peut avancer plusieurs éléments d’explication. D’une part, le chômage, qui est toujours resté à un niveau élevé dans notre pays, impose une pression sur les salaires bas et moyens : il est difficile de revendiquer des hausses de salaire quand beaucoup sont sans emploi, car l’employeur trouvera des gens acceptant de travailler pour ce prix. Cela a été accentué par le renforcement de la concurrence internationale, en particulier celle des pays à bas salaires, du fait que la France a une spécialisation industrielle sensible au coût de la main d’œuvre, à la différence de celle de l’Allemagne. D’autre part, et c’est sans doute l’élément essentiel, on observe que depuis les années 90, les revenus du capital augmentent très rapidement, beaucoup plus rapidement que ceux du travail. Les revenus du capital, ce sont ceux qui sont tirés du patrimoine des individus, revenus boursiers, revenus immobiliers, etc. Le montant de ces revenus a explosé ces vingt dernières années. Or il se trouve que tous les individus ne perçoivent pas de revenus du capital, loin de là, comme nous le verrons plus loin. L’essentiel des revenus du capital est perçu par les individus qui ont les revenus les plus élevés , ce qui explique l’augmentation rapide de leur niveau de vie, déjà haut par ailleurs. Enfin, on peut penser que la crise financière qui touche les dépenses publiques amène les Administrations publiques à essayer de limiter au maximum la hausse des revenus sociaux comme les prestations familiales, les indemnités maladie, les retraites, etc. Cela explique pour partie la lente croissance du niveau de vie des 10 % les plus pauvres qui sont ceux qui dépendent le plus de ces revenus de transfert, souvent accordés sous condition de ressources. Au final, depuis la fin du 20ème siècle, les écarts de niveau de vie ont recommencé à augmenter, ce qui pose des questions quant à la justice sociale et à l’action des pouvoirs publics, questions que nous aborderons plus loin.

1.2.3. Les inégalités de patrimoine sont les inégalités économiques les plus fortes.

Pour le patrimoine, on observe qu’une grande partie de la population ne dispose pratiquement d'aucun patrimoine. Ainsi, en 2010, les 40% des ménages les plus pauvres (presque la moitié de la population française quand même !) possèdent, tous ensemble, 2 % du patrimoine total existant en France. Les 10 % des ménages les plus riches en possèdent 48 %. Dans ces conditions, il devient difficile de mesurer un écart Il vaut mieux parler de gouffre ! Le patrimoine provient de l'épargne des individus. Or, la capacité d'épargne augmente plus vite que le revenu : une personne qui gagne 1 000 € par mois en consommera, disons, 950 et aura donc 50 € d'épargne ; tandis qu'une personne gagnant 2 000 € par mois, parce que ses besoins sont bien satisfaits, consommera une moins grande part de son revenu et pourra épargner proportionnellement plus, mettons 400 €. Le rapport entre les deux montants d'épargne est de 1 à 8 quand le rapport entre les revenus n'est que de 1 à 2. Cela explique en partie pourquoi les inégalités de patrimoine sont nécessairement plus fortes que les inégalités de revenus. Ces dernières années, les inégalités de patrimoine ont fortement augmenté.

Cette forte augmentation des inégalités de patrimoine renforce évidemment l’inégalité des revenus car le patrimoine génère des revenus (loyers, dividendes, etc.).

1.2.4. Les inégalités économiques telles qu'on peut les mesurer restent importantes, ne se réduisent plus, voire s'accroissent.

Cependant, comparativement aux autres pays développés, la situation française n'est pas particulière : du point de vue des écarts de salaire, par exemple, la France se situe dans une position moyenne par rapport aux autres grands pays développés. Et les inégalités se sont beaucoup plus accrues en Grande-Bretagne et aux États-Unis qu'en France depuis le début des années 80. Comme le note l’OCDE, « dans la zone OCDE, le revenu moyen du décile le plus riche de la population est aujourd’hui environ neuf fois celui du décile le plus pauvre, soit un ratio de 9 à 1. Ce ratio est toutefois très variable d’un pays à l’autre. Il est très inférieur à la moyenne de l’OCDE dans les pays nordiques et dans de nombreux pays d’Europe continentale, mais monte à 10 en Corée, en Italie, au Japon et au Royaume-Uni ; à 14 aux États- Unis, en Israël et en Turquie ; et à 27 au Chili et au Mexique. » (OCDE, « Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent », avril 2012).

1.3. Les inégalités sociales ne sont pas seulement la conséquence des inégalités économiques.

1.3.1. Les inégalités devant la mort.

Alors même que l'accès aux soins médicaux est garanti à tous (en France, toujours), on meurt plus jeune quand on est ouvrier non qualifié que quand on est cadre. L'espérance de vie est moins longue chez les ouvriers que chez les cadres (aujourd'hui, l'espérance de vie à 35 ans est de 47,2 ans pour les cadres et de 40,9 ans pour les ouvriers, source : Insee Première n° 1372, octobre 2011). L’écart est encore plus grand si l’on prend l’espérance de vivre en bonne santé, c’est-à-dire sans affection invalidante, autrement dit les cadres vivent plus longtemps et en meilleure santé. Ajoutons que ces inégalités d’espérance de vie vont avoir aussi des conséquences économiques : un cadre va percevoir une retraite élevée pendant 7 ans de plus qu’un ouvrier…

1.3.2. Les inégalités de réussite scolaire.

L'école est, en France, publique et gratuite donc accessible à tous également. Pourtant, la nature des études, leur durée, le niveau de diplôme atteint sont assez nettement corrélés avec l'origine sociale. Donnons-en quelques exemples. Les statistiques du Ministère de l’Éducation nationale (dans un rapport publié en 2010) montrent par exemple que, pour les enfants entrés en 6ème en 1995 (ils ont donc passé le bac en 2002 ou 2003), 40,7 % des enfants d’ouvriers non qualifiés ont eu un bac quel qu’il soit (général, technologique ou professionnel) alors que les enfants de cadres supérieurs sont 87,6 % à être dans cette situation. Encore faut-il ajouter qu’il y a une grande inégalité dans le type de bac obtenu : les enfants d’ouvriers se répartissent à peu près également entre les trois filières alors que les enfants de cadres ont pour les ¾ un bac de la filière générale qui donne accès à des formations plus valorisées ensuite sur le marché du travail.

L’OCDE dans sa présentation des résultats de l’enquête Pisa de 2009 comme de celle de 2012 souligne que la France est un des pays où l’origine sociale a le plus d’influence sur les résultats scolaires.

Ces inégalités de réussite scolaire peuvent s’expliquer en partie par des différences de revenus entre les familles (certaines pouvant financer, par exemple, des cours particuliers, alors que d’autres ne le peuvent pas), mais ce n’est pas l’explication essentielle : le rapport de l’OCDE a confirmé que le système scolaire français, par ses attentes, son organisation, ses exigences sélectives, favorisaient les enfants issus de familles disposant d’un capital socio-culturel élevé. Ces inégalités vont générer des inégalités ultérieures de revenus et de niveaux de vie.

On voit bien que toutes les inégalités ne se réduisent pas à la différence de revenu. Bien plus, l'inégalité économique est souvent la conséquence d'une inégalité sociale. C'est en cela qu'on peut dire que les inégalités sont multidimensionnelles, ce qui est une autre façon de dire qu'elles n'ont pas toutes la même origine.

1.4. Les inégalités se cumulent souvent, rendant encore plus difficile leur réduction.

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Comme nous venons de le voir les inégalités scolaires peuvent avoir en partie une origine économique. Ces différences de réussite scolaire engendreront des différences d'accès aux professions les plus valorisées en terme de statut social et/ou économique. Ainsi, des inégalités économiques se reproduisent. De plus, elles ses cumulent avec des inégalités sociales, l'influence du statut socioprofessionnel et du capital culturel associé se cumule avec celle des ressources économiques. Quittons le cas de l'école et restons uniquement sur les inégalités économiques. Nous avons vu combien le patrimoine était inégalement réparti en France. Or, ce patrimoine peut être aussi un capital source de revenus en plus (intérêts, dividendes, etc.) qui accroissent les revenus des plus riches. Ces derniers peuvent donc plus épargner et accroître encore leur patrimoine et leur revenu. On retrouve donc une tendance possible du cumul des inégalités de revenu et de patrimoine notamment si l'État n'intervient pas. Ce cumul des inégalités rend d’autant plus difficile l’action de réduction de ces inégalités. Si l’on prend, à l'autre extrémité du spectre social, l’exemple de la lutte contre la pauvreté, dont on sait qu’elle est multi-dimensionnelle, par quoi faut-il commencer ? Le logement, les revenus, la scolarisation des enfants, la santé, l'emploi et le chômage ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité quand la situation économique réduit les moyens des Administrations publiques ou des autres acteurs de la lutte contre les inégalités. Vous verrez dans la troisième partie et le chapitre suivant d'autres exemples de cumul d'inégalités et dans le chapitre 10 l'action que mener l'État … et ses éventuels effets pervers !

Comme nous venons de le voir les inégalités scolaires peuvent avoir en partie une origine économique. Ces différences de réussite scolaire engendreront des différences d'accès aux professions les plus valorisées en terme de statut social et/ou économique. Ainsi, des inégalités économiques se reproduisent. De plus, elles ses cumulent avec des inégalités sociales, l'influence du statut socioprofessionnel et du capital culturel associé se cumule avec celle des ressources économiques.

Quittons le cas de l'école et restons uniquement sur les inégalités économiques. Nous avons vu combien le patrimoine était inégalement réparti en France. Or, ce patrimoine peut être aussi un capital source de revenus en plus (intérêts, dividendes, etc.) qui accroissent les revenus des plus riches. Ces derniers peuvent donc plus épargner et accroître encore leur patrimoine et leur revenu. On retrouve donc une tendance possible du cumul des inégalités de revenu et de patrimoine notamment si l'État n'intervient pas.

Ce cumul des inégalités rend d’autant plus difficile l’action de réduction de ces inégalités. Si l’on prend, à l'autre extrémité du spectre social, l’exemple de la lutte contre la pauvreté, dont on sait qu’elle est multi-dimensionnelle, par quoi faut-il commencer ? Le logement, les revenus, la scolarisation des enfants, la santé, l'emploi et le chômage ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité quand la situation économique réduit les moyens des Administrations publiques ou des autres acteurs de la lutte contre les inégalités.

Vous verrez dans la troisième partie et le chapitre suivant d'autres exemples de cumul d'inégalités et dans le chapitre 10 l'action que mener l'État … et ses éventuels effets pervers !