3. Les principales théories des classes sociales s’opposent sur l’interprétation de la stratification sociale.

Marx élabore la théorie de base des classes sociales alors que Max Weber élabore un théorie de la stratification sociale plus large que celle des classes sociales.

3.1. Marx élabore la théorie de base des classes sociales.

Karl MARX (1818-1883) est un philosophe allemand, également économiste, sociologue, historien et militant politique. Son œuvre majeure s’intitule Le Capital (1867). Son analyse du capitalisme de son époque le conduit à une critique radicale de ce système et à un engagement dans le combat politique contre le capitalisme.On dit que Marx a une approche réaliste de la structure sociale c’est-à-dire qu’il veut décrire la réalité de façon objective. Pour lui, les classes sociales, qu’il distinguent, existent réellement et ne résultent pas d’une construction intellectuelle réalisée qui relèverait alors d’une approche dite nominaliste (comme ce peut être le cas chez Weber par exemple). D’après lui, les classes sociales existent donc dans la réalité sociale et les individus ont conscience d’appartenir à ces classesPour Marx, les sociétés sont structurées à travers l’existence de classes sociales antagonistes. En effet, il montre que, dans toutes les sociétés, on retrouve un conflit entre deux groupes sociaux principaux appelés classes sociales, dont l’une domine l’autre et qui luttent l’une contre l’autre pour défendre leurs propres intérêts. Même si dans une société donnée, il peut y avoir plus de deux classes, il n’y a toujours que deux classes principales, les autres classes se rattachant à l'une ou l'autre classe durant les conflits entre le groupe dominant et le groupe dominé.Comment expliquer les rapports sociaux de la société industrielle capitaliste du XIX° siècle ? Pour Marx, l’étude de la production est nécessaire pour comprendre la réalité sociale car « c’est dans la sphère de production que l’on peut découvrir le fondement caché de toute structure sociale » et donc des hiérarchies sociales et des conflits sociaux. Dans le mode de production capitaliste, les rapports de production sont spécifiques : le travailleur ne possède que sa force de travail qu’il vend au capitaliste qui lui, possède les moyens de de production (les machines et plus largement les entreprises elles-mêmes), l’objet de travail (la matière à transformer) et au final, le produit du travail (la marchandise réalisée) ainsi que le profit ainsi dégagé. Notez que, pour Marx, ce profit provient du travail des ouvriers. C'est en s'appropriant le travail des ouvriers et le produit de ce travail que le capitaliste, qui ne réalise aucun travail réellement productif, les exploite : leurs intérêts sont donc antagonistes. Par exemple, la baisse des salaires constitue moins de revenus pour les ouvriers mais plus de profit et donc plus de revenus pour le capitaliste. Les rapports de production capitalistes se définissent donc par la propriété privée des moyens de production (hors force de travail : ce n’est pas l’esclavagisme !) et le rapport salarial (dans les sociétés industrielles) : le travailleur salarié est subordonné à son employeur. C’est ainsi que les rapports de production déterminent les rapports sociaux. Le rapport [capitaliste – ouvrier] dans l’entreprise capitaliste détermine le rapport [bourgeoisie - prolétariat] dans la société industrielle.Ainsi, les classes sociales n’existent que parce qu’elles luttent les unes contre les autres : « les individus isolés ne forment une classe que pour autant qu’ils doivent mener une lutte commune contre une autre classe » (L’idéologie allemande, Marx et Engels, 1932, œuvre posthume). Une classe sociale ne se définit donc jamais isolément mais à travers les relations qu’elle entretient avec une autre classe : elle n’existe qu’à travers des rapports antagonistes. Le rapport de classes entre bourgeoisie et classe ouvrière (le prolétariat) provient du rapport entre capital et travail ou, autrement dit, entre capitalistes et travailleurs-ouvriers ; ce rapport est un rapport d’exploitation au sein duquel la classe ouvrière vend sa force de travail à la bourgeoisie qui détient les moyens de production et qui, seule, en tire profit. Cette captation par les capitalistes du profit réalisé sur le « dos » des travailleurs est donc source de conflit entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.Pour définir précisément ce que sont les classes sociales, Marx identifie trois critères nécessaires :La position sociale : elle est déterminée par la position qu’occupe l’individu dans le mode de production. La position capitaliste (elle possède les moyens de production) détermine la classe bourgeoise et la position salariale détermine la classe ouvrière (elle ne possède que sa force de travail).Le mode de vie : la classe sociale se caractérise aussi en dehors du travail par un mode de vie qui lui permet d’exister, de tisser des liens sociaux et de se reproduire : les membres d’une même classe sociale partagent une identité collective, une culture commune (pratiques alimentaires, vestimentaires, de loisirs, langage, etc. …) ; on parle d’une culture bourgeoise, d’une culture ouvrière.La lutte des classe qui oppose donc la classe ouvrière et la bourgeoisie et qui a pour base l’appropriation par les capitalistes des richesses créées par les ouvriers.La conscience de classe : la classe sociale prend toute sa dimension quand elle repose sur un sentiment d’appartenance : la conscience de classe qui est le produit des conflits provenant de l’antagonisme entre classe, des objectifs partagés, d'actions collectives pour défendre ses intérêts. La classe sociale devient un acteur de transformation sociale comme le décrit Marx à propos de la bourgeoisie française, classe révolutionnaire en 1789, qui a détruit la société féodale, d'ancien régime, pour établir la société capitaliste. Pour Marx, l'objectif et la fonction de la classe ouvrière est tout aussi révolutionnaire, il est de détruire la société capitaliste pour établir une société sans classe : la société communiste.La position dans le mode de production définissent la classe en soi (classe objective c’est-à-dire que les individus sont regroupés au sein de cette classe sur des critères objectifs, observables). Les trois autres critères définissent la classe pour soi (classe subjective c’est-à-dire que les individus se reconnaissent comme appartenant à cette classe sociale).Ainsi se constituent deux pôles (bipolarisation) autour desquels s’organise toute la société. Cette dernière présente une structure rigide dans laquelle les classes sociales sont nettement définies et séparées et entre lesquelles il y a une grande distance sociale (de fortes inégalités économiques et sociales) et une très faible mobilité sociale.L’individu est ainsi soumis à un déterminisme social : le poids de l’hérédité sociale est lourd dans le destin de chacun, l’individu reste déterminé par sa condition de classe ce qui empêche une réelle mobilité sociale, il n’a pas le choix de sa destinée.

Karl MARX (1818-1883) est un philosophe allemand, également économiste, sociologue, historien et militant politique. Son œuvre majeure s’intitule Le Capital (1867). Son analyse du capitalisme de son époque le conduit à une critique radicale de ce système et à un engagement dans le combat politique contre le capitalisme.

On dit que Marx a une approche réaliste de la structure sociale c’est-à-dire qu’il veut décrire la réalité de façon objective. Pour lui, les classes sociales, qu’il distinguent, existent réellement et ne résultent pas d’une construction intellectuelle réalisée qui relèverait alors d’une approche dite nominaliste (comme ce peut être le cas chez Weber par exemple). D’après lui, les classes sociales existent donc dans la réalité sociale et les individus ont conscience d’appartenir à ces classes

Pour Marx, les sociétés sont structurées à travers l’existence de classes sociales antagonistes. En effet, il montre que, dans toutes les sociétés, on retrouve un conflit entre deux groupes sociaux principaux appelés classes sociales, dont l’une domine l’autre et qui luttent l’une contre l’autre pour défendre leurs propres intérêts. Même si dans une société donnée, il peut y avoir plus de deux classes, il n’y a toujours que deux classes principales, les autres classes se rattachant à l'une ou l'autre classe durant les conflits entre le groupe dominant et le groupe dominé.

Comment expliquer les rapports sociaux de la société industrielle capitaliste du XIX° siècle ? Pour Marx, l’étude de la production est nécessaire pour comprendre la réalité sociale car « c’est dans la sphère de production que l’on peut découvrir le fondement caché de toute structure sociale » et donc des hiérarchies sociales et des conflits sociaux. Dans le mode de production capitaliste, les rapports de production sont spécifiques : le travailleur ne possède que sa force de travail qu’il vend au capitaliste qui lui, possède les moyens de de production (les machines et plus largement les entreprises elles-mêmes), l’objet de travail (la matière à transformer) et au final, le produit du travail (la marchandise réalisée) ainsi que le profit ainsi dégagé. Notez que, pour Marx, ce profit provient du travail des ouvriers. C'est en s'appropriant le travail des ouvriers et le produit de ce travail que le capitaliste, qui ne réalise aucun travail réellement productif, les exploite : leurs intérêts sont donc antagonistes. Par exemple, la baisse des salaires constitue moins de revenus pour les ouvriers mais plus de profit et donc plus de revenus pour le capitaliste. Les rapports de production capitalistes se définissent donc par la propriété privée des moyens de production (hors force de travail : ce n’est pas l’esclavagisme !) et le rapport salarial (dans les sociétés industrielles) : le travailleur salarié est subordonné à son employeur. C’est ainsi que les rapports de production déterminent les rapports sociaux. Le rapport [capitaliste – ouvrier] dans l’entreprise capitaliste détermine le rapport [bourgeoisie - prolétariat] dans la société industrielle.

Ainsi, les classes sociales n’existent que parce qu’elles luttent les unes contre les autres : « les individus isolés ne forment une classe que pour autant qu’ils doivent mener une lutte commune contre une autre classe » (L’idéologie allemande, Marx et Engels, 1932, œuvre posthume). Une classe sociale ne se définit donc jamais isolément mais à travers les relations qu’elle entretient avec une autre classe : elle n’existe qu’à travers des rapports antagonistes. Le rapport de classes entre bourgeoisie et classe ouvrière (le prolétariat) provient du rapport entre capital et travail ou, autrement dit, entre capitalistes et travailleurs-ouvriers ; ce rapport est un rapport d’exploitation au sein duquel la classe ouvrière vend sa force de travail à la bourgeoisie qui détient les moyens de production et qui, seule, en tire profit. Cette captation par les capitalistes du profit réalisé sur le « dos » des travailleurs est donc source de conflit entre la bourgeoisie et la classe ouvrière.

Pour définir précisément ce que sont les classes sociales, Marx identifie trois critères nécessaires :

  1. La position sociale : elle est déterminée par la position qu’occupe l’individu dans le mode de production. La position capitaliste (elle possède les moyens de production) détermine la classe bourgeoise et la position salariale détermine la classe ouvrière (elle ne possède que sa force de travail).
  2. Le mode de vie : la classe sociale se caractérise aussi en dehors du travail par un mode de vie qui lui permet d’exister, de tisser des liens sociaux et de se reproduire : les membres d’une même classe sociale partagent une identité collective, une culture commune (pratiques alimentaires, vestimentaires, de loisirs, langage, etc. …) ; on parle d’une culture bourgeoise, d’une culture ouvrière.
  3. La lutte des classe qui oppose donc la classe ouvrière et la bourgeoisie et qui a pour base l’appropriation par les capitalistes des richesses créées par les ouvriers.
  4. La conscience de classe : la classe sociale prend toute sa dimension quand elle repose sur un sentiment d’appartenance : la conscience de classe qui est le produit des conflits provenant de l’antagonisme entre classe, des objectifs partagés, d'actions collectives pour défendre ses intérêts. La classe sociale devient un acteur de transformation sociale comme le décrit Marx à propos de la bourgeoisie française, classe révolutionnaire en 1789, qui a détruit la société féodale, d'ancien régime, pour établir la société capitaliste. Pour Marx, l'objectif et la fonction de la classe ouvrière est tout aussi révolutionnaire, il est de détruire la société capitaliste pour établir une société sans classe : la société communiste.

La position dans le mode de production définissent la classe en soi (classe objective c’est-à-dire que les individus sont regroupés au sein de cette classe sur des critères objectifs, observables). Les trois autres critères définissent la classe pour soi (classe subjective c’est-à-dire que les individus se reconnaissent comme appartenant à cette classe sociale).

Ainsi se constituent deux pôles (bipolarisation) autour desquels s’organise toute la société. Cette dernière présente une structure rigide dans laquelle les classes sociales sont nettement définies et séparées et entre lesquelles il y a une grande distance sociale (de fortes inégalités économiques et sociales) et une très faible mobilité sociale.

L’individu est ainsi soumis à un déterminisme social : le poids de l’hérédité sociale est lourd dans le destin de chacun, l’individu reste déterminé par sa condition de classe ce qui empêche une réelle mobilité sociale, il n’a pas le choix de sa destinée.

3.2. Max Weber élabore une théorie de la stratification sociale plus large que celle des classes sociales.

Max WEBER (1864-1920) est un économiste et sociologue allemand, considéré comme un des pères fondateurs de la sociologie.Pour lui, les sociétés sont composées de groupes sociaux présentant des caractéristiques sociales différentes. Ces groupes peuvent être hiérarchisés c'est-à-dire que certains sont placés " en haut " de l'échelle sociale, d'autres " en bas ", certains " au-dessus ", d'autres " en dessous ". Il y a donc un classement des différents groupes sociaux réalisé à partir de différents critères.Max Weber identifie et hiérarchise les groupes sociaux en fonction de 3 critères. : un de nature économique, l’accès aux biens et services ; un autre de nature sociale, le prestige et un dernier, la proximité avec le pouvoir politique. Son analyse est donc multidimensionnelle.Dans la continuité de Marx, Weber retient le critère économique mais la propriété n’en constitue qu’un aspect. De plus, Weber parle également de classes sociales mais il donne une signification bien différente à celle définie par Marx et surtout, les classes sociales chez Weber ne constituent qu’un élément de la stratification sociale. En effet, pour Weber, la stratification sociale se fonde sur 3 éléments et donc 3 ordres de classement : les classes sociales (ordre économique), les groupes de statut (ordre lié au prestige social) et les groupes politiques (ordre politique).Weber propose ainsi une triple hiérarchisation sociale pour rendre compte de la structure sociale.

Max WEBER (1864-1920) est un économiste et sociologue allemand, considéré comme un des pères fondateurs de la sociologie.

Pour lui, les sociétés sont composées de groupes sociaux présentant des caractéristiques sociales différentes. Ces groupes peuvent être hiérarchisés c'est-à-dire que certains sont placés " en haut " de l'échelle sociale, d'autres " en bas ", certains " au-dessus ", d'autres " en dessous ". Il y a donc un classement des différents groupes sociaux réalisé à partir de différents critères.

Max Weber identifie et hiérarchise les groupes sociaux en fonction de 3 critères. : un de nature économique, l’accès aux biens et services ; un autre de nature sociale, le prestige et un dernier, la proximité avec le pouvoir politique. Son analyse est donc multidimensionnelle.

Dans la continuité de Marx, Weber retient le critère économique mais la propriété n’en constitue qu’un aspect. De plus, Weber parle également de classes sociales mais il donne une signification bien différente à celle définie par Marx et surtout, les classes sociales chez Weber ne constituent qu’un élément de la stratification sociale. En effet, pour Weber, la stratification sociale se fonde sur 3 éléments et donc 3 ordres de classement : les classes sociales (ordre économique), les groupes de statut (ordre lié au prestige social) et les groupes politiques (ordre politique).

Weber propose ainsi une triple hiérarchisation sociale pour rendre compte de la structure sociale.

3.2.1. Les classes sociales se situent dans l’ordre économique uniquement.

La première hiérarchisation concerne le champs économique et définit des classes sociales. Elles reposent sur la position économique qu’occupent les individus et se définissent à partir de leur plus ou moins grande chance de se procurer des biens et services. Les individus appartiennent donc à une même classe sociale s’ils ont des chances comparables d’accéder aux biens et services. Les niveaux de revenu et de patrimoine sont donc ici des critères de classification.

On voit tout de suite une première différence avec la pensée de Marx : ce n'est pas la position dans le mode production qui est déterminante mais la position dans l'accès aux biens et services offerts. Si lutte il y a, elle a plus l'aspect d’une lutte individuelle par exemple pour obtenir un meilleur emploi, un revenu plus élevé et, quand elle est collective, l'objectif n'est pas de renverser le mode de production.

Dès lors que c'est l'accès aux biens et services qui est la base des classes sociales, le sociologue forme autant de groupes d'individus nécessaires pour décrire les différences d'accès à ces biens ou services. Il s’agit donc bien d’une approche nominaliste (les groupes sociaux sont créés et donc « nommés » par le sociologue pour analyser la structure sociale). Pour Marx, à l'inverse, les classes se voient en action et existent réellement : le sociologue ne peut que constater leur existence.

Enfin (dernière différence avec Marx), il n'existe pas seulement deux classes, dont l'une vit de l'exploitation de l'autre, mais un grand nombre possible de classes qui ont des niveaux de vie différents. Il n’y a donc pas polarisation (ou plus précisément bipolarisation) de la société.

Les classes sociales pour Weber sont donc une des dimensions de la stratification sociale.

3.2.2. Les groupes de statut se déterminent dans l’ordre social.

La hiérarchisation des groupes de statut repose sur un critère qui n'est pas économique mais social à savoir le niveau de prestige social, la considération sociale, et qui se traduit par un style de vie, en particulier un mode de consommation et un mode d’habitat spécifiques. Dans les sociétés aristocratiques de l'Ancien Régime, cette considération sociale reposait essentiellement sur la naissance et plus avant encore sur les qualités guerrières. Dans les sociétés modernes, cette hiérarchie repose plus sur l’instruction et la profession, ce qui peut s’illustrer par la place qu’occupait « Monsieur l’instituteur » dans les villages de la France sous la III° République. Aujourd’hui elle s’exprime encore, notamment dans les milieux sociaux les plus favorisés comme la très grande bourgeoisie, à travers une logique de groupes sociaux aux liens interpersonnels forts qui s’organisent pour défendre des intérêts communs et dans lesquels la reproduction sociale est importante.

Un groupe de statut est un groupe social de grande taille dont les membres disposent d’un même degré de prestige social associé à leur statut social. Le statut social dépend de plusieurs facteurs tels que la naissance, la profession, le niveau d’éducation ou encore le style de vie. Ce dernier facteur, à savoir le style de vie, est l’élément le plus déterminant (cela se traduit par exemple par des pratiques vestimentaires spécifiques ou des pratiques culturelles spécifiques comme jouer au polo, aller à l’opéra ou encore porter des carrés de soie Hermès dans les milieux sociaux très favorisés). Ces groupes de statut vont par ailleurs, pour certains, et en particulier pour ceux qui se situent en haut de l’échelle sociale, favoriser l’entre-soi à travers, par exemple aujourd’hui en France, l’organisation de rallyes pour la jeunesse des beaux quartiers parisiens ou versaillais ou encore à travers la fréquentation d’écoles privées. Ainsi, si la conscience de classe et le sentiment d’appartenance n’existent pas dans les classes sociales définies par Weber, ils peuvent exister dans les groupes de statut qui vont chercher à cultiver l’entre-soi.

La hiérarchie sociale repose donc sur des jugements collectifs (et non individuels) de valeur : par exemple, dans notre société actuelle, il " vaut mieux " (du verbe valoir, même racine évidemment que " valeur ") être médecin qu'instituteur (même s’il est devenu professeur des écoles). C'est socialement plus valorisé. Le médecin aura plus de richesses, plus de pouvoir, plus de reconnaissance sociale que l'instituteur. Cela ne préjuge en rien de l'utilité réelle de leur fonction. Cela signifie simplement que notre société accorde plus de valeur sociale à la fonction de médecin qu'à celle d'instituteur, de même qu'elle en accorde plus à celle d'instituteur qu'à celle d'éboueur

3.2.3. La place des partis politiques dans la vie politique hiérarchise les liens entre les individus et le pouvoir politique.

La dernière hiérarchie repose sur un critère politique.

Ce qui est fondamental ici c'est la conquête du pouvoir politique pour contrôler l'État. Dans une société démocratique, c'est la proximité avec le ou les partis au pouvoir qui détermine la hiérarchie politique. Les membres des partis politiques au pouvoir ont plus d'influence que les individus qui n'en font pas partie. Le conseiller économique actuel du Président de la République actuel a sans aucun doute plus d’influence sur les décisions à prendre que vous qui lisez ce texte ou moi qui l'écris ! Nous sommes donc ensemble en bas de la hiérarchie si l'on considère ce critère politique.

À travers ces trois échelles hiérarchiques, économique, sociale et politique, Max Weber propose une analyse multidimensionnelle de la structure sociale et introduit l’idée que des critères multiples différencient les individus sachant qu’il n’y a pas de correspondance mécanique entre ces trois échelles. Ainsi on peut avoir du prestige sans être pour autant fortuné comme l’étaient les instituteurs de l’école de Jules Ferry.

Les groupes sociaux sont donc hiérarchisés (sur 3 échelles distinctes), superposés en différentes strates. La mobilité sociale est donc possible. Ces trois ordres peuvent être perméables les uns aux autres car ils peuvent être proches les uns des autres mais cela dépend du type de société. Par exemple, contrairement à ce qui pouvait exister sous l’Ancien régime où le Roi était au sommet des trois ordres et les trois hiérarchies largement interdépendantes les unes des autres, dans les sociétés démocratiques, la séparation des trois ordres est plus nette.