Mobilité sociale

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Lexique

La mobilité sociale est la circulation des individus entre différentes positions de la hiérarchie sociale.

L'immobilité sociale est le contraire : la stabilité des positions sociales d'un individu.

Définition

Si la mobilité sociale est la circulation des individus entre différentes positions sociales, il en existe quand même plusieurs sortes.

  • Tout d'abord, lorsque c'est le même individu qui change de position sociale au cours de sa vie, il s'agit de mobilité intragénérationnelle (ou en cours de carrière ou biographique). S'il s'agit d'un individu qui change de position sociale par rapport à l'un de ses parents (fils par rapport au père le plus souvent …), on parle de mobilité intergénérationnelle (ou entre générations.)

  • Ensuite, parfois, on distingue mobilité verticale et horizontale. La mobilité verticale est un changement de position sociale soit vers le haut de la hiérarchie sociale (mobilité ascendante ou promotion sociale) soit vers le bas (mobilité descendante ou démotion sociale). Parfois, il est difficile de hiérarchiser les positions sociales : on parle de mobilité horizontale lorsque le changement de position sociale ne traduit pas vraiment une tendance ascendante ou descendante.

Enfin, on distingue mobilité structurelle et mobilité nette : voir la notion correspondante.

Tendances

En France, la mobilité sociale a eu tendance à augmenter entre l'enquête de 1977 et celle de 1993 puisque la proportion d'hommes actifs occupés (entre 40 et 59 ans à la date de chaque enquête) ayant une position sociale différente de celle de leur père est passée de 57 % à 65 %. Par contre, cette proportion est restée stable entre 1993 et 2003 : toujours 65 %.

Enjeux

  • Enjeu social : la mobilité sociale est un moyen d'évaluation de la société. S'agit-il d'une société de caste qui ne permet pratiquement pas de mobilité sociale, qui fait que chaque individu est assigné à une place définie, à sa naissance, par le groupe social de ses parents ? S'agit-il au contraire d'une société « ouverte », qui fait que le destin d'un individu n'est pas lié à son groupe social d'appartenance ? C'étude de la mobilité sociale qui peut nous aider à répondre à ces questions.
  • Enjeux politiques : si la mobilité sociale, par nature, se fait dans des sociétés stratifiées connaissant des différences de statut social, il n'en demeure pas moins qu'elle est valorisée dans des sociétés ouvertes aux changements sociaux. Dès lors, la mobilité sociale est très liée à la question de l'inégalité des chances, de la démocratisation du système scolaire, et des moyens de favoriser la fluidité sociale.
    Mais il existe aussi un autre enjeu. En insistant sur la mobilité sociale et la question de l'inégalité des chances, ne perd-on pas de vue que rechercher la mobilité sociale c'est s'accommoder des inégalités existantes et, en fait, les accepter ?

Indicateurs

  • Tables de mobilité : Les tables de mobilité fournissent la source fondamentale permettant de mesurer l'importance de la mobilité sociale : elles croisent la PCS d'origine (celle du père par exemple) avec celle d'arrivée (celle du fils par exemple). Parfois, elles croisent celle du petit fils et du grand père ce qui pose des problèmes de comparaison des deux structures sociales dans le temps ; d'autres tables croisent celle de la fille et celle du père (car les mères faisaient partie d'un génération où l'activité professionnelle était peu fréquente) ce qui pose d'autres problèmes encore que vous imaginez ! … les professions exercées par les femmes sont largement différentes de celles des hommes. On ne mesure plus vraiment la mobilité sociale.
  • Tables de recrutement et de destinées (lecture) : Les tables de mobilité peuvent être des tables en valeurs absolues qui se lisent facilement (une fois quelques exercices faits !) ou des tables d'origine ou des tables de destinée. Les tables d'origine ou de recrutement s'intéressent comme leur nom l'indique à l'origine d'un groupe social « d'aujourd'hui » : savoir si les agriculteurs exploitants avaient plutôt des pères « agriculteurs exploitants», « ouvriers » etc. C'est le recrutement du groupe socioprofessionnel qui est intéressant : ainsi, les agriculteurs d'aujourd'hui ont très souvent un père agriculteur. A l'inverse les tables de destinée s'intéressent à la destinée d'un groupe socioprofessionnel : que deviennent les fils d'agriculteurs ? Très souvent, ils quittent l'agriculture.
  • Indicateur d'immobilité et de mobilité : Pour connaître globalement l'importance de la mobilité sociale ou de l'immobilité sociale, il est possible de calculer un chiffre qui le montre et cela uniquement à partir des tables en valeur absolue. Par exemple, pour calculer l'importance de l'immobilité sociale, on calcule la part des fils connaissant l'immobilité sociale (leur nombre est donné sur la diagonale de la table) parmi l'ensemble des fils (son nombre est celui de la dernière case, dernière ligne et dernière colonne). Si l'on trouve, par exemple, 35 %,cela signifie que 35 % des individus sont immobiles. On obtient aussi un indicateur de mobilité qui est donc de 65 %. Bien sûr, c'est l'évolution dans le temps qui est significative !
  • Il existe une méthode permettant de séparer mobilité structurelle et mobilité nette (voir cette notion).

Erreurs Fréquentes

  • Dans la lecture des tables intergénérationnelles, croire que les chiffres peuvent concerner des fils ou des pères. Non : n'oubliez jamais qu'il s'agit toujours de fils (parfois de filles !). De plus, ce sont des nombres ou des parts de fils ou de filles que ce soient, par exemple, des fils « ouvriers » dont le père était … ou de fils d'ouvriers qui sont … selon le type de table.
  • Réaliser des calculs avec des tables de recrutement ou de destinée est source de beaucoup d'erreurs : il vaut mieux les éviter !

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