ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

2. Les fluctuations de l'activité économique s'expliquent notamment par des chocs d'offre, des chocs de demande et le cycle du crédit

Dans les deux premiers paragraphes de cette section, nous allons analyser les mécanismes par lesquels ces « chocs » d'offre et de demande affectent le rythme de la croissance. Puis nous préciserons le rôle amplificateur des banques sur ces rythmes de croissance économique.

Dans les deux premiers paragraphes de cette section, nous allons analyser les mécanismes par lesquels ces « chocs » d'offre et de demande affectent le rythme de la croissance. Puis nous préciserons le rôle amplificateur des banques sur ces rythmes de croissance économique.

2.1. Les chocs d'offre

Ils peuvent être positifs, s'ils favorisent les conditions de production des offreurs de biens ou de services, ou négatifs, dans le cas inverse. Prenons le cas d'une hausse du prix de l'énergie utilisée par les entreprises pour produire des biens ou des services. Dans cette situation, les coûts de production augmentent, ce qui réduit les marges des entreprises qui ne sont pas incitées à produire plus. Si les entreprises peuvent répercuter cette hausse sur leur prix de vente, la demande des consommateurs risque de baisser ou d'augmenter moins fortement, impactant négativement la production. En élargissant au niveau macroéconomique, on peut facilement imaginer soit une baisse du PIB ou plus vraisemblablement un ralentissement de son augmentation. Passons à un choc d'offre positif. Prenons l'exemple d'un progrès dans le processus de production (innovation technique, amélioration de l'organisation des entreprises, etc). Dans ce cas, la productivité du travail augmente, ce qui signifie que les entreprises peuvent produire plus avec autant de moyens de production et donc, dit autrement, cela permet de produire les mêmes quantités avec moins de moyens de production et ainsi avec des dépenses moindres. Cela aboutit à une baisse des coûts unitaires de production (ou coûts moyens). Par conséquent, les marges des entreprises augmentent, ce qui incite les entreprises à augmenter directement leur production. Les marges dégagées peuvent ainsi pousser les entreprises à baisser leur prix de vente ou à augmenter les salaires. Par ce biais, la demande des ménages peut s'accroître et donc stimuler la production. Il y a dans ce cas une accélération de la croissance.

Ils peuvent être positifs, s'ils favorisent les conditions de production des offreurs de biens ou de services, ou négatifs, dans le cas inverse.

Prenons le cas d'une hausse du prix de l'énergie utilisée par les entreprises pour produire des biens ou des services. Dans cette situation, les coûts de production augmentent, ce qui réduit les marges des entreprises qui ne sont pas incitées à produire plus. Si les entreprises peuvent répercuter cette hausse sur leur prix de vente, la demande des consommateurs risque de baisser ou d'augmenter moins fortement, impactant négativement la production. En élargissant au niveau macroéconomique, on peut facilement imaginer soit une baisse du PIB ou plus vraisemblablement un ralentissement de son augmentation.

Passons à un choc d'offre positif. Prenons l'exemple d'un progrès dans le processus de production (innovation technique, amélioration de l'organisation des entreprises, etc). Dans ce cas, la productivité du travail augmente, ce qui signifie que les entreprises peuvent produire plus avec autant de moyens de production et donc, dit autrement, cela permet de produire les mêmes quantités avec moins de moyens de production et ainsi avec des dépenses moindres. Cela aboutit à une baisse des coûts unitaires de production (ou coûts moyens). Par conséquent, les marges des entreprises augmentent, ce qui incite les entreprises à augmenter directement leur production. Les marges dégagées peuvent ainsi pousser les entreprises à baisser leur prix de vente ou à augmenter les salaires. Par ce biais, la demande des ménages peut s'accroître et donc stimuler la production. Il y a dans ce cas une accélération de la croissance.

2.2. Les chocs de demande

Les chocs de demande peuvent être positifs, lorsqu'ils favorisent l'accélération de la croissance, ou négatifs dans le cas inverse. Supposons que l'État modifie sa politique fiscale et baisse l'impôt sur le revenu. Il s'agit clairement d'un choc de demande positif car les ménages, ayant un revenu disponible plus élevé, augmentent leur consommation. Si les entreprises anticipent correctement cette hausse, elles pourront immédiatement y répondre en produisant plus. Ou si elles ne le peuvent pas, par manque de moyens de production, elles investiront, ce qui augmentera la demande globale et donc la production. Mais si l'offre n'augmente pas rapidement, la hausse de la demande se traduira par une hausse des prix (inflation), ce qui incitera les entreprises à produire plus voire à investir. Il faut toutefois noter que ces mécanismes ne sont pas automatiques (c'est d'ailleurs vrai aussi pour les chocs d'offre) : d'autres effets peuvent bien sûr se produire. Il se peut que les ménages ne dépensent pas ce revenu supplémentaire mais l'épargne ; il se peut aussi que les ménages dépensent effectivement plus mais qu'ils consomment des produits étrangers, ce qui augmenterait les importations et non la croissance française. Quoi qu'il en soit, les effets sont a priori plutôt positifs. Regardons ce qui se passe en cas de choc de demande négatif. Prenons l'exemple opposé, d'une hausse des impôts payés par les ménages et/ou d'une baisse des revenus sociaux (ou de transfert). Les ménages verront leur pouvoir d'achat se réduire, ils consommeront moins et donc les entreprises ne seront pas incitées à produire plus et à investir : la demande globale se réduira et la croissance risquera de ralentir. Prenons l'exemple récent de la Grèce depuis 2009 avec diverses mesures ayant réduit le revenu des ménages (hausse de la TVA, gel du salaire des fonctionnaires, réduction des primes des fonctionnaires de 30 %, suppression des 13ème et 14ème mois de salaires chez les fonctionnaires les mieux payés, gel des pensions, etc.). En 2010, le PIB de la Grèce a baissé de 4,9 %, puis de 7,1 % en 2011 et de 7,0 % en 2012. On peut dès lors faire un lien évident avec ce choc de demande négatif et l'évolution négative du PIB de la Grèce, même si d'autres facteurs sont en cause bien évidemment.

Les chocs de demande peuvent être positifs, lorsqu'ils favorisent l'accélération de la croissance, ou négatifs dans le cas inverse.

Supposons que l'État modifie sa politique fiscale et baisse l'impôt sur le revenu. Il s'agit clairement d'un choc de demande positif car les ménages, ayant un revenu disponible plus élevé, augmentent leur consommation. Si les entreprises anticipent correctement cette hausse, elles pourront immédiatement y répondre en produisant plus. Ou si elles ne le peuvent pas, par manque de moyens de production, elles investiront, ce qui augmentera la demande globale et donc la production.

Mais si l'offre n'augmente pas rapidement, la hausse de la demande se traduira par une hausse des prix (inflation), ce qui incitera les entreprises à produire plus voire à investir. Il faut toutefois noter que ces mécanismes ne sont pas automatiques (c'est d'ailleurs vrai aussi pour les chocs d'offre) : d'autres effets peuvent bien sûr se produire. Il se peut que les ménages ne dépensent pas ce revenu supplémentaire mais l'épargne ; il se peut aussi que les ménages dépensent effectivement plus mais qu'ils consomment des produits étrangers, ce qui augmenterait les importations et non la croissance française. Quoi qu'il en soit, les effets sont a priori plutôt positifs.

Regardons ce qui se passe en cas de choc de demande négatif. Prenons l'exemple opposé, d'une hausse des impôts payés par les ménages et/ou d'une baisse des revenus sociaux (ou de transfert). Les ménages verront leur pouvoir d'achat se réduire, ils consommeront moins et donc les entreprises ne seront pas incitées à produire plus et à investir : la demande globale se réduira et la croissance risquera de ralentir. Prenons l'exemple récent de la Grèce depuis 2009 avec diverses mesures ayant réduit le revenu des ménages (hausse de la TVA, gel du salaire des fonctionnaires, réduction des primes des fonctionnaires de 30 %, suppression des 13ème et 14ème mois de salaires chez les fonctionnaires les mieux payés, gel des pensions, etc.). En 2010, le PIB de la Grèce a baissé de 4,9 %, puis de 7,1 % en 2011 et de 7,0 % en 2012. On peut dès lors faire un lien évident avec ce choc de demande négatif et l'évolution négative du PIB de la Grèce, même si d'autres facteurs sont en cause bien évidemment.

2.3. Le cycle du crédit

Quel est le rôle du crédit et des banques dans ces fluctuations économiques ? Si leur rôle n'est peut-être pas premier, il est sûr en revanche qu'ils amplifient les fluctuations économiques. Nous allons préciser comment. En faisant des crédits, les banques distribuent du pouvoir d'achat : aux entreprises pour qu'elles investissent, aux ménages pour qu'ils consomment. Cette activité est nécessaire à la croissance, elle permet d'assurer à l'offre les débouchés nécessaires sans attendre que les revenus de la production (salaires ou bénéfices) aient été distribués. Cette distribution de crédit est différente en période de croissance et en période de crise. En période de croissance, la hausse des revenus accroît les débouchés et les projets d'investissements deviennent plus rentables. Cette hausse des revenus et de la rentabilité incite les banques à prêter aux entreprises et aux consommateurs à des taux d'intérêt bas – puisque la capacité à rembourser est forte, les risques sont faibles. La distribution généreuse de crédit accélère en retour la hausse de la consommation et de l'investissement. La demande globale augmente ainsi plus fortement ce qui favorise l'accélération de la croissance. Les banques « euphoriques » prennent de plus en plus de risques. Puis lorsque l'activité ralentit, les revenus distribués augmentent moins fortement, cela réduit la demande globale : la consommation et l'investissement reculent. Ce phénomène est accentué par l'inquiétude de plus en plus grande des banques qui prêtent en moins grandes quantités et avec des taux d'intérêt plus élevés. La récession se développe. Ainsi se crée un cycle du crédit : son augmentation accompagne la croissance et l'accélère, sa réduction accompagne le ralentissement de l'activité économique et l'amplifie … avec des risques d'entrer en dépression voire en déflation.

Quel est le rôle du crédit et des banques dans ces fluctuations économiques ? Si leur rôle n'est peut-être pas premier, il est sûr en revanche qu'ils amplifient les fluctuations économiques. Nous allons préciser comment.

En faisant des crédits, les banques distribuent du pouvoir d'achat : aux entreprises pour qu'elles investissent, aux ménages pour qu'ils consomment. Cette activité est nécessaire à la croissance, elle permet d'assurer à l'offre les débouchés nécessaires sans attendre que les revenus de la production (salaires ou bénéfices) aient été distribués. Cette distribution de crédit est différente en période de croissance et en période de crise.

En période de croissance, la hausse des revenus accroît les débouchés et les projets d'investissements deviennent plus rentables. Cette hausse des revenus et de la rentabilité incite les banques à prêter aux entreprises et aux consommateurs à des taux d'intérêt bas – puisque la capacité à rembourser est forte, les risques sont faibles. La distribution généreuse de crédit accélère en retour la hausse de la consommation et de l'investissement. La demande globale augmente ainsi plus fortement ce qui favorise l'accélération de la croissance. Les banques « euphoriques » prennent de plus en plus de risques.

Puis lorsque l'activité ralentit, les revenus distribués augmentent moins fortement, cela réduit la demande globale : la consommation et l'investissement reculent. Ce phénomène est accentué par l'inquiétude de plus en plus grande des banques qui prêtent en moins grandes quantités et avec des taux d'intérêt plus élevés. La récession se développe.

Ainsi se crée un cycle du crédit : son augmentation accompagne la croissance et l'accélère, sa réduction accompagne le ralentissement de l'activité économique et l'amplifie … avec des risques d'entrer en dépression voire en déflation.