Taux de rentabilité

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Lexique

Le taux de rentabilité des entreprises est le rapport entre un revenu et le capital engagé pour obtenir ce revenu. Pour une entreprise, on calcule le taux de rentabilité en comparant l'EBE ou le résultat net (qui mesurent approximativement les profits) au capital engagé (c'est-à-dire, schématiquement, les capitaux engagés pour financer l'activité productive).

Définition

Le taux de rentabilité des entreprises est le rapport entre un revenu et le capital engagé pour obtenir ce revenu. Pour une entreprise, on calcule le taux de rentabilité en comparant l'EBE ou le résultat net (qui sont des mesures du profit) au capital engagé (c'est-à-dire, schématiquement, les capitaux engagés pour financer l'activité productive).

On distingue :

  • La rentabilité économique qui compare le revenu obtenu par l'entreprise (EBE) aux capitaux engagés dans la production, quelle que soit leur origine : fonds propres ou /et capitaux empruntés (les fonds propres constituent les ressources internes à l'entreprise : les apports des actionnaires et profits non distribués accumulés). Il s'agit ici de mesurer la performance de la mise en œuvre des capitaux, indépendamment de leur mode de financement.
  • La rentabilité financière qui s'intéresse au revenu conservé par le propriétaire de l'entreprise (résultat net ou parfois l’EBE auquel on enlève les intérêts versés) rapporté aux fonds propres engagés dans la production.

La différence entre rentabilité économique et rentabilité financière porte donc surtout sur le dénominateur. Dans un cas, on compare le profit réalisé à l'ensemble des capitaux qu'il a fallu investir pour obtenir ce profit ; dans l'autre, on ne compare le profit qu'aux capitaux apportés par les actionnaires ou conservés dans l'entreprise, à l'exclusion des capitaux empruntés (que ce soit auprès du système bancaire ou sur les marchés financiers). On comprend que les propriétaires ou les actionnaires s'intéressent surtout à la rentabilité financière car c'est la rentabilité des capitaux qu'ils ont placés dans l'entreprise.

Tendances

Les taux de rentabilité peuvent avoir des évolutions très différentes suivant les pays. Pour ce qui concerne la France, le taux de rentabilité a eu tendance a augmenté à la fin des Trente glorieuses puis a baissé du milieu des années 70 au milieu des années 80 pour augmenter jusqu’au milieu des années 90 et se maintenir depuis à un niveau relativement élevé par rapport à ce qu’il était les trente ou quarante années précédentes.

Enjeux

Les profits réalisés par l'entreprise constituent une source de financement : c’est un élément du financement interne. Il est donc important pour une entreprise de faire des profits élevés.

Mais ils représentent également un indicateur de sa performance. Un taux de rentabilité élevé est le signe que l’entreprise est efficace du point de vue des apporteurs de capitaux. On peut donc penser qu’un taux de rentabilité élevé est une incitation à produire plus et à investir plus. Toutefois, il faut bien comprendre que l'une des conditions de la décision d'investir repose sur le profit escompté ou anticipé. Est-ce que le taux de rentabilité est un bon indicateur de la rentabilité future. Cette dernière ne dépend-elle pas de nombreux facteurs difficiles à anticiper comme la demande future adressée à l’entreprise, les coûts futurs des investissements prévus (coût de la main d’œuvre, de l’énergie, etc.) ?

Le rôle important des marchés financiers et d’investisseurs internationaux font qu’il semble qu’une pression plus importante sur les taux de rentabilité des grandes entreprises existe. Dès lors, n’y a-t-il pas un risque que la rentabilité recherchée ne se traduise par des pressions sur l’emploi et les salaires ? Avec des effets négatifs sur la demande globale et les profits et la rentabilité future ? Se pose donc l’efficacité d’un partage de la valeur ajoutée à plus long terme.

Indicateurs

  • Pour calculer la rentabilité d’une entreprise, on compare un flux (le profit obtenu) à un stock (le capital engagé).

Rentabilité économique = E.B.E. / K [Il s'agit d'un taux, exprimé en % ; E.B.E. = Excédent brut d'exploitation ou profits ; K = capitaux engagés dans la production (capitaux propres et capitaux empruntés].
Rentabilité financière = (E.B.E. - intérêts versés ou résultat net) / k (taux exprimé en % ; k = capitaux propres).

  • On peut aussi calculer la rentabilité économique de l'investissement, on compare cette fois deux flux : la hausse des profits et l'investissement (c’est-à-dire l'accroissement du stock de capital) :

Rentabilité économique de l'investissement = augmentation de l'E.B.E. / augmentation de K (taux exprimé en %)

  • L'effet de levier de l'endettement : il signifie que l’endettement peut améliorer le taux de rentabilité financière parce que le taux de rentabilité financière est supérieur au taux d’intérêt. Le coût de l’emprunt est plus que compensé parce le gain qu’il permet en accroissant le capital .

En France, jusqu'au début des années 80, l'effet de levier était positif ; l'augmentation, puis le maintien de taux d'intérêt réels à long terme élevés dans les années 90 a fortement incité les entreprises à se désendetter et à placer leurs fonds sur le marché financier. Ce n'est qu'après 1997 que le repli des taux d'intérêt réels les a incitées à se détourner des placements financiers pour engager de nouvelles dépenses d'investissement.

Erreurs Fréquentes

  • La confusion entre rentabilité et productivité : il faut rappeler que cette dernière notion est une mesure de l'efficacité du processus productif, c'est-à-dire du rapport entre le niveau de la production et les facteurs (travail, capital, notamment) mis en œuvre pour la réaliser ; elle renvoie donc à une meilleure utilisation des facteurs de production.La rentabilité, elle, résulte à la fois des évolutions de la productivité et des variations de prix ! Autrement dit, la rentabilité d'une entreprise peut baisser même si sa productivité a augmenté (ex : le producteur d'acier Usinor-Sacilor (aujourd'hui Usinor S.A.), dans les années 80) ; et la rentabilité des uns peut découler de la productivité des autres (la meilleure productivité d'EDF peut lui permettre de vendre moins cher, ce qui accroît la rentabilité de Péchiney, producteur d'aluminium et donc gros consommateur d'électricité, grâce à une baisse du prix de ses consommations intermédiaires…)
  • Attention également au terme "profitabilité ", souvent confondu avec la "rentabilité financière" et le "taux de profit" ; la "profitabilité", notion mal définie, désigne généralement la différence entre la rentabilité financière (ou la rentabilité économique, dans certains textes) et les taux d'intérêt réels. Elle influence donc la décision d'investir (cf indicateurs, " effet de levier de l'endettement ")
  • Attention à ne pas assimiler taux de rentabilité et taux de marge : dans un secteur d’activité, le taux de rentabilité peut être élevé avec un taux de marge faible parce que l’activité économique demande peu de capital