Crise économique

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Lexique

La crise économique est le retournement de l'activité économique qui passe d'une croissance forte à une croissance fortement ralentie voire à une baisse de l'activité économique.

Définition

La crise, au sens strict, est le processus de retournement de l'activité économique (quantités de biens et services produits) ; cette crise débouche sur une récession qui peut, elle-même, se transformer en dépression qui correspond à une baisse profonde et durable de l'activité économique.
Toutefois, au sens large et courant du terme, on oppose la crise à la croissance : elle comprend donc aussi la période de récession. Parfois même, un simple ralentissement de l'activité économique est qualifié de « crise » notamment s'il a des conséquences négatives pour les travailleurs sur le marché du travail. Enfin, à court terme (quelques mois, un ou deux ans), les économistes parlent de crise ou de récession (terme souvent utilisé par l'INSEE) si l'activité économique baisse durant au moins 2 trimestres de suite.

Tendances

Durant la période des Trente glorieuses, la croissance économique forte semblait avoir faire disparaître les cycles économiques et donc les crises. Cependant, les crises pétrolières et le profond ralentissement de la croissance ont remis au goût du jour l'idée de crise.
À côté des chocs conjoncturels qui entraînent des phases d'accélération et de ralentissement, il existe des épisodes plus graves : la baisse de la production peut être durable et il faut plusieurs années pour récupérer cette baisse de la production. Citons deux de ces crises durables et bien connues. La crise de 1929 (parfois appelée la Grande Dépression) qui a débuté aux États-Unis : la production aurait baissé de près de 10 % en 1929, de plus de 7 % en 1930, de près de 15 % en 1931. Il a fallu, semble-t-il, attendre la seconde guerre mondiale pour voir la production retrouvée son niveau d'avant crise. La crise financière qui a débuté aussi aux États-Unis en 2007 s'est transformée en une crise économique aux États-unis mais aussi en Europe. Cette crise a été beaucoup moins profonde et moins longue que la crise de 1929 : ainsi, le PIB a baissé deux années de suite en France et son niveau d'avant crise a été atteint en 2011. Toutefois, la reprise est beaucoup heurtée que l'on pouvait le penser fin 2011.

Enjeux

  • D'où vient la crise économique ? C'est une question importante qui a plusieurs réponses. Par rapport à ce que vous devez savoir (programme officiel), trois causes générales peuvent être avancées (voir chapitre 2 pour plus de détails) :
    • Les chocs de demande : une baisse (ou un ralentissement) de la demande du fait d'une baisse (ou un ralentissement) des revenus ou du patrimoine des ménages peut induire un retournement de l'activité. De même, une hausse du taux d'épargne peut réduire la demande.
    • Les chocs d'offre : il s'agit notamment des chocs qui réduisent les capacités de production soit directement (destruction par une guerre, un tremblement de terre par exemple) soit indirectement car les moyens de production deviennent plus coûteux (hausse du prix de l'énergie et/ou des matières premières, baisse de la productivité du travail, hausse des cotisations assises sur les salaires, etc.). La production devient moins rentable et se réduit.
    • Le cycle du crédit : dans ce cas, une réduction des crédits accordés par les banques peut se traduire par une baisse de la demande (consommation et/ou investissement) ou par une baisse de l'offre (réduction des investissements et des capacités de production). Sur tous ces points et pour plus de détails, voir bien sûr le chapitre 2.
  • Comment l'éviter ? S'il s'agit d'un choc de demande, l'État peut pratiquer une politique de relance (voir programme de 1ère). S'il s'agit d'un choc d'offre, l'État peut réduire impôts et cotisations payées par les entreprises. Enfin en cas de crise du crédit, les Banques centrales peuvent réduire leur taux d'intérêt, pratiquer une politique monétaire expansive (voir classe de 1ère aussi).
  • La crise est-elle toujours négative ? Des économistes libéraux estiment que les crises ont une fonction positive : elles permettent d’éliminer les organisations productives inefficaces. Une fois cette « purge » réalisée, les organisations productives qui continuent à produire sont les plus efficaces pour satisfaire leurs clients. La crise apparaît donc comme épreuve douloureuse mais nécessaire.

Indicateurs

Lorsque la comptabilité nationale n’existait pas, on mesurait croissance, retournement et récession voire dépression par l'évolution des prix : en période de croissance les prix augmentaient, puis se stabilisaient (retournement donc crise) et enfin baissaient. Aujourd'hui, on peut mesurer l'activité directement l'activité par la production (PIB) ; dès lors , la crise est mesurée par la stabilité de son évolution lorsqu'on considère la crise comme retournement avant la baisse du PIB. Cependant, cette acceptation stricte et rigoureuse de la crise comme retournement n'est plus utilisée. Si la croissance du PIB connaît un fort ralentissement, on parle souvent de crise économique ; dans ce cas, le PIB augmente toujours mais à un rythme ralenti : c'est le taux de croissance du PIB qui baisse. La récession, comme nous l'avons vu ci-dessus, est cette fois-ci une baisse du PIB mais pas forcément durant une année mais durant deux trimestres de suite : dans ce cas-là, le PIB baisse d'une trimestre à l'autre et le taux de croissance du PIB est négatif, deux trimestres de suite.

Erreurs Fréquentes

Dans la lecture des taux de croissance du PIB, il ne faut pas confondre la baisse du taux de croissance du PIB ( ralentissement de la croissance mais avec toujours croissance !) avec la baisse du PIB.

L'utilisation du terme « crise » par les économistes manque souvent de rigueur : il n'y a pas forcément une baisse du PIB mais le terme peut être utilisé pour un fort ralentissement (il faut donc avoir des ordres de grandeur en tête de la croissance économique et savoir lorsque l'on peut parler d'un fort ralentissement).