Formation brute de capital fixe FBCF
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Lexique
La FBCF, formation brute de capital fixe, est la mesure, par l'INSEE, de l'investissement et comprend les actifs fixes " corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an."
Définition
La FBCF, formation brute de capital fixe, est la mesure, par l'INSEE, de l'investissement et comprend les actifs fixes " corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an."
La FBCF est un indicateur issu de la comptabilité nationale française. La FBCF est donc la somme des investissements, essentiellement matériels, réalisés pendant l'année sur le territoire français.
Sur le plan économique, l'investissement matériel est l'achat de biens durables permettant d'augmenter le stock de capital de l'entreprise. Il consiste souvent en l'achat de machines ou de bâtiments, ces machines et ces bâtiments ayant pour objet de contribuer à la production de biens et services. Les achats d'habitations sont des investissements car, par exemple, un appartement permet de produire un service, celui du logement. Parmi la FBCF figurent les autres bâtiments et ouvrages de génie civil et les systèmes d'arme. De plus, le améliorations "sensibles" apportées à ces actifs fixes font partie de la FBCF (et même, pour être complet, aux terrains qui ne font pas partie des actifs fixes).
Depuis quelques années, la FBCF intègre certains investissements immatériels, essentiellement les dépenses liées à l'achat de logiciels et les dépenses de recherche développement mais aussi œuvres littéraires et artistiques originales, les dépenses de prospection minière ou pétrolière. Par contre, les dépenses de formation continue ou celles de publicité, restent comptabilisés comme des dépenses de consommations intermédiaires. A noter aussi que les animaux utilisés dans un processus de production (les vaches laitières, par exemple), végétaux à production permanente (vigne, arbres fruitiers) font partie de la FBCF.
Enfin, la FBCF est brutecar on y inclut les dépenses de renouvellement d'équipement (ou amortissement) qui ne sont pas à proprement parler des investissements (puisqu'elles ne contribuent pas à accroître le stock de capital mais simplement à le maintenir à son niveau en renouvelant le matériel usagé).
Tendances
Pour pouvoir parler de l'évolution au cours du temps de la FBCF, il est nécessaire d'utiliser des montants corrigés de l'inflation, c'est-à -dire ce que l'on appelle des valeurs réelles ou à prix constants. C'est à peu près toujours ce que vous trouverez.
Que montrent ces statistiques ? Si l'on prend l'exemple de la France, vous verrez que le montant de la FBCF est très lié aux mouvements conjoncturels de l'économie : quand la croissance est rapide, la FBCF augmente vite et inversement. Cela signifie à la fois que la croissance est pour une part importante générée par l'effort d'investissement, et également que, quand la croissance est forte, les chefs d'entreprise sont incités davantage à augmenter leurs investissements. Les variations de la FBCF sont donc un élément important de l'analyse de la conjoncture économique. C'est d'ailleurs aussi pourquoi vous trouverez rarement le montant de la FBCF mais beaucoup plus souvent sa variation relative annuelle (en %, donc).
A plus long terme, on distingue deux grandes périodes dans l'effort d'investissement en France des sociétés non financières : une baisse du taux d'investissement de 1950 à 1997 de 7,7 points environ puis une hausse jusqu'en 2016 de 4 points.
Enjeux
L'investissement est au cœur de la croissance, vous l'avez vu très clairement en étudiant le chapitre 1. La FBCF, qui est un indicateur permettant de mesurer, au moins approximativement, l'investissement, est évidemment très souvent utilisée par les économistes pour évaluer la bonne santé d'une économie : un fort taux d'investissement (qui prend en compte à son numérateur la FBCF) est souvent recherché, de même une FBCF qui s'accroît rapidement laisse penser que la croissance va être rapide. Il faudrait donc que cet indicateur soit de bonne qualité et mesure correctement l'effort d'investissement d'un pays. Ce n'est pas vraiment le cas : du fait de la progression rapide des investissements immatériels, très mal pris en compte par la FBCF, l'investissement réel est sous-estimé si l'on utilise seulement la FBCF et le taux d'investissement qu'elle permet de calculer. Il faut donc toujours essayer d'ajouter à la FBCF d'autres indicateurs de l'investissement immatériel.
Un autre enjeu concerne bien évidemment ce qui peut faire augmenter l'effort d'investissement des ménages et des entreprises. Est-ce la conjonctre générale (l'état de la demande anticpée) ? Est-ce plutôtles capacités de financement des agents économiques, revenus pour les ménages, autofinancement pour les entreprises, taux d'intérêt, etc. ?
Indicateurs
La FBCF est elle-même un indicateur mesurant l'investissement. On utilise beaucoup le taux d'investissement qui est le rapport : FBCF/Valeur ajoutée.
Erreurs Fréquentes
- Ne confondez pas FBCF et investissement des entreprises : celui-ci, appelé également investissement productif, n'est qu'une partie de l'effort d'investissement d'une nation. Les ménages et les administrations publiques contribuent à côté des entreprises à l'investissement, pour une proportion non négligeable. Il ne faut donc pas oublier ces deux agents. Et une partie des investissements des entreprises sont des investissements immatériels, non comptabilisés dans la FBCF.
- La FBCF est un montant (en milliards d'euros, par exemple), le taux d'investissement est un rapport qui donne la proportion de la FBCF dans le PIB. Il ne faut pas confondre les deux.
- Enfin, on a rarement une série statistique présentant les montants de la FBCF, même en valeur réelle (c'est-à -dire corrigée de l'inflation). On trouve le plus souvent un tableau présentant le taux de variation annuel (en %) de la FBCF. Attention alors à la formulation : on ne peut pas dire la FBCF est de 3 % en telle année, ce qui n'aurait aucun sens ; on doit dire « au cours de telle année, la FBCF a augmenté de 3 % ». De même, il ne faut pas confondre la variation annuelle de la FBCF et le taux d'investissement : si la FBCF peut augmenter de 3 % une année donnée, cela ne signifie heureusement pas que le taux d'investissement est de 3%, ce qui serait très faible (en 2005 en France, le taux d'investissement était de près de 20 %).
- Le taux d'invectissement est souvent uniquement celui des sociétés non fincancières. Or, la FBCF des sociétés non financières représentaient 56 % de la FBCF totale en 2015 (23 % de la FBCF totale pour les ménages et % pour les administrations publiques). Faites attention au commentaire d'un tel taux !