ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

3. Le caractère auto-entretenu de la croissance : la croissance endogène et le contexte socio-économique

3.1. Tout d’abord, le rythme de croissance et son caractère auto-entretenu dépendent de la capacité à accumuler des capitaux qui peuvent augmenter la productivité de l’ensemble des agents économiques

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Les modèles de croissance endogène supposent que l’augmentation de la productivité globale des facteurs provient d’une activité économique : « elle ne tombe pas du ciel », contrairement à ce que pensent les économistes néoclassiques. Pour les défenseurs de la croissance endogène, cette augmentation provient de l’accumulation de différents types de capitaux (technologiques, humains, etc.) par des agents économiques qui sont source de croissance. Deux raisons l’expliquent : la productivité de ces agents qui accumulent ces capitaux augmente et d’autres agents économiques (que ceux qui accumulent ces capitaux) en bénéficient sans en payer le prix (ce sont des externalités). Des rendements croissants apparaissent, puisque de nombreux agents économiques perçoivent ces externalités positives : ils permettant une croissance à long terme et auto-entretenue : plus de production et de revenus, donc plus de moyens d’accumuler ces capitaux, qui sont à l’origine de plus de croissance, etc., etc. Prenons plusieurs exemples : accumulation de capital humain par la hausse du niveau d’éducation et par une meilleure santé, accumulation de capital technologique et accumulation de capital public sous forme d’infrastructures. Une population en bonne santé et bien formée est plus apte à travailler et à travailler efficacement. Ainsi, l’effort d’éducation fait par les individus en se formant (en accroissant leur capital humain) profite à d’autres agents économique qu’eux-mêmes : les entreprises qui les embauchent et les font travailler. Il y a des externalités externes ce qui explique que l’État prenne en charge en partie cet effort d’éducation. Le même raisonnement s’applique à l’amélioration de l’état de santé d’un individu. Nous avons déjà étudié le capital technologique sous forme de nouveaux procédés de production intégrés aux machines. Vous le savez les innovations de produit sont aussi très importantes pour renouveler la demande et la soutenir. Ces « innovations de produit » permettent de satisfaire de nouveaux besoins, voire de les susciter, au fur et à mesure que le revenu augmente et que les besoins plus « anciens » sont progressivement saturés. La téléphonie mobile, par exemple, a été un moyen de soutenir la demande dans le secteur des télécommunications à un moment où la demande de téléphonie fixe était largement satisfaite – et donc où les possibilités de croissance étaient faibles. Remarquons que les innovations sont non seulement un avantage pour les entreprises innovantes et les consommateurs mais aussi pour des tiers. Les théoriciens de la croissance endogène montrent en effet que les innovations de produit, de procédé sont souvent liées à des inventions, à des progrès de la connaissance qui peuvent bénéficier à tous. Quand les connaissances se diffusent, elles peuvent s’élargir : dans ce cas aussi, le capital technologique est à la base d’externalités positives qui profitent à tous. Résumons : cette accumulation de capital (humain, technologique, public, etc.) est source de rendements croissants, puisque les rendements de cette accumulation par des agents privés profite à eux mais aussi à d’autres agents économiques ; elle est source d’une croissance à long terme auto-entretenue puisqu’elle dégage des ressources permettant de financer une nouvelle accumulation de capital qui sera encore source de croissance, etc., etc.

Les modèles de croissance endogène supposent que l’augmentation de la productivité globale des facteurs provient d’une activité économique : « elle ne tombe pas du ciel », contrairement à ce que pensent les économistes néoclassiques. Pour les défenseurs de la croissance endogène, cette augmentation provient de l’accumulation de différents types de capitaux (technologiques, humains, etc.) par des agents économiques qui sont source de croissance. Deux raisons l’expliquent : la productivité de ces agents qui accumulent ces capitaux augmente et d’autres agents économiques (que ceux qui accumulent ces capitaux) en bénéficient sans en payer le prix (ce sont des externalités). Des rendements croissants apparaissent, puisque de nombreux agents économiques perçoivent ces externalités positives : ils permettant une croissance à long terme et auto-entretenue : plus de production et de revenus, donc plus de moyens d’accumuler ces capitaux, qui sont à l’origine de plus de croissance, etc., etc.

Prenons plusieurs exemples : accumulation de capital humain par la hausse du niveau d’éducation et par une meilleure santé, accumulation de capital technologique et accumulation de capital public sous forme d’infrastructures.

Une population en bonne santé et bien formée est plus apte à travailler et à travailler efficacement. Ainsi, l’effort d’éducation fait par les individus en se formant (en accroissant leur capital humain) profite à d’autres agents économique qu’eux-mêmes : les entreprises qui les embauchent et les font travailler. Il y a des externalités externes ce qui explique que l’État prenne en charge en partie cet effort d’éducation. Le même raisonnement s’applique à l’amélioration de l’état de santé d’un individu.

Nous avons déjà étudié le capital technologique sous forme de nouveaux procédés de production intégrés aux machines. Vous le savez les innovations de produit sont aussi très importantes pour renouveler la demande et la soutenir. Ces « innovations de produit » permettent de satisfaire de nouveaux besoins, voire de les susciter, au fur et à mesure que le revenu augmente et que les besoins plus « anciens » sont progressivement saturés. La téléphonie mobile, par exemple, a été un moyen de soutenir la demande dans le secteur des télécommunications à un moment où la demande de téléphonie fixe était largement satisfaite – et donc où les possibilités de croissance étaient faibles.

Remarquons que les innovations sont non seulement un avantage pour les entreprises innovantes et les consommateurs mais aussi pour des tiers. Les théoriciens de la croissance endogène montrent en effet que les innovations de produit, de procédé sont souvent liées à des inventions, à des progrès de la connaissance qui peuvent bénéficier à tous. Quand les connaissances se diffusent, elles peuvent s’élargir : dans ce cas aussi, le capital technologique est à la base d’externalités positives qui profitent à tous.

Résumons : cette accumulation de capital (humain, technologique, public, etc.) est source de rendements croissants, puisque les rendements de cette accumulation par des agents privés profite à eux mais aussi à d’autres agents économiques ; elle est source d’une croissance à long terme auto-entretenue puisqu’elle dégage des ressources permettant de financer une nouvelle accumulation de capital qui sera encore source de croissance, etc., etc.

3.2. La croissance à long terme dépend aussi d’institutions capables de favoriser l’activité économique

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Pour comprendre en quoi les institutions sont fondamentales pour qu’il y ait une croissance économique durable, reprenons l’exemple de l’innovation mais avec un autre regard. Le brevet d’invention est une institution qui permet à l’inventeur qui dépose une brevet d’invention de bénéficier seul de son invention : c’est un droit reconnu. Si cette règle n’existait pas, on peut penser que l’invention serait rapidement copiée par des entreprises pour produire les biens qui lui sont liés. N’ayant pas à financer les coûts de recherche et de développement, ces entreprises « imitatrices » seraient donc plus compétitives que l’entreprise innovatrice et l’élimineraient. Vous imaginez que l’incitation à innover serait très faible. Cette institution du brevet d’invention incite, donc, à inventer, à innover et favorise, par cela, la croissance économique. Comme vous le savez, les échanges sont une des bases de nos systèmes économiques ; ils favorisent la concurrence, la spécialisation et par là la croissance économique. Une des institutions fondamentales à l’existence des échanges est le droit de propriété. Sans droit de propriété reconnu et protégé par des tribunaux impartiaux, il est évident qu’il n’y aurait pas d’échange marchand puisqu’on pourrait s’approprier les biens d’autrui sans les payer. Sans échange possible, ce sont toutes les activités productives qui seraient bloquées : on ne pourrait plus vendre et obtenir un revenu de sa production. Qu’en est-il du travail effectué par des individus ? Si les individus savaient que le fruit de leur travail pouvait être approprié gratuitement par d’autres, on peut penser qu’ils ne feraient pas d’effort dans leur travail courant, pas d’efforts non plus de formation. Dans cette situation, le capital humain ne serait donc pas valorisé et la croissance serait bloquée. Donc, toutes les institutions qui favorisent l’accumulation des différents capitaux, qui favorisent les échanges (en réduisant les coûts de transaction comme vous l’avez vu en classe de première) et les calculs économiques à long terme sont favorables aux activités des agents économiques et à la croissance.

Pour comprendre en quoi les institutions sont fondamentales pour qu’il y ait une croissance économique durable, reprenons l’exemple de l’innovation mais avec un autre regard. Le brevet d’invention est une institution qui permet à l’inventeur qui dépose une brevet d’invention de bénéficier seul de son invention : c’est un droit reconnu. Si cette règle n’existait pas, on peut penser que l’invention serait rapidement copiée par des entreprises pour produire les biens qui lui sont liés. N’ayant pas à financer les coûts de recherche et de développement, ces entreprises « imitatrices » seraient donc plus compétitives que l’entreprise innovatrice et l’élimineraient. Vous imaginez que l’incitation à innover serait très faible. Cette institution du brevet d’invention incite, donc, à inventer, à innover et favorise, par cela, la croissance économique.

Comme vous le savez, les échanges sont une des bases de nos systèmes économiques ; ils favorisent la concurrence, la spécialisation et par là la croissance économique. Une des institutions fondamentales à l’existence des échanges est le droit de propriété. Sans droit de propriété reconnu et protégé par des tribunaux impartiaux, il est évident qu’il n’y aurait pas d’échange marchand puisqu’on pourrait s’approprier les biens d’autrui sans les payer. Sans échange possible, ce sont toutes les activités productives qui seraient bloquées : on ne pourrait plus vendre et obtenir un revenu de sa production. Qu’en est-il du travail effectué par des individus ? Si les individus savaient que le fruit de leur travail pouvait être approprié gratuitement par d’autres, on peut penser qu’ils ne feraient pas d’effort dans leur travail courant, pas d’efforts non plus de formation. Dans cette situation, le capital humain ne serait donc pas valorisé et la croissance serait bloquée.

Donc, toutes les institutions qui favorisent l’accumulation des différents capitaux, qui favorisent les échanges (en réduisant les coûts de transaction comme vous l’avez vu en classe de première) et les calculs économiques à long terme sont favorables aux activités des agents économiques et à la croissance.