Politique monetariste

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Lexique

Politique monétaire dont le seul objectif est la lutte contre l'inflation.

Définition

[Cette notion ne figure plus dans la liste des notions officiellement au programme de terminale]

La politique monétariste est une politique monétaire préconisée par les économistes libéraux monétaristes (dont le chef de file est Milton Friedman). Selon eux, la politique monétaire ne peut et ne doit avoir qu'un seul objectif : lutter contre l'inflation.

Comment ? En contrôlant la croissance de la masse monétaire afin qu'elle augmente dans les mêmes proportions que la production.

Cette politique repose sur la théorie quantitative de la monnaie, selon laquelle l'inflation vient d'une quantité de monnaie excessive par rapport aux biens et services produits.

Par quels moyens ? Il faut contrôler rigoureusement l'augmentation de la masse monétaire. Cela doit se faire par la banque centrale (il est souhaitable selon les monétaristes que celle-ci soit indépendante afin de ne pas subir les pressions des gouvernements) par une politique d'open market (voir politique monétaire) qui permet de contrôler l'émission de crédits, quelle que soit l'évolution des taux d'intérêt.

Tendances

Les politiques monétaristes ont rencontré un certain succès dans les années 1980-90, notamment aux Etats-Unis. C'est sous l'influence de leurs idées que les banques centrales sont devenues indépendantes afin de mieux pouvoir lutter contre l'inflation.

Dans l'Union Européenne, la BCE qui a en charge la politique monétaire des à‰tats membres, pratique une politique monétariste puisque son seul objectif est la stabilité des prix.

Enjeux

Pour les monétaristes, la lutte contre l'inflation est considérée comme l'objectif principal de la politique économique conjoncturelle. La politique monétaire, selon eux, ne peut agir que sur l'inflation. La monnaie étant neutre (séparation de la sphère monétaire de la sphère réelle), elle ne peut pas être utilisée pour relancer la croissance économique ni lutter contre le chômage. Selon eux, une politique de crédits abondants ou de faibles taux d'intérêt ne peut que faire augmenter la masse monétaire et les prix et reste sans effet sur la production et la croissance.

Le chômage ne peut pas être combattu par des politiques conjoncturelles (monétaires ou budgétaires). Il est de nature structurelle et nécessite des politiques de même nature (baisse des coûts salariaux, flexibilité accrue, remise en cause du SMIC et des allocations chômage).

Pour les monétaristes, la politique budgétaire est source d'inflation si elle provoque un déficit du budget de l'Etat (car pour combler ce déficit, il faut créer de la monnaie).Ils recommandent donc un budget en équilibre.

La politique monétariste est vivement critiquée par les keynésiens. Pour eux, la politique monétaire (et budgétaire bien sûr) peut agir sur la croissance et le chômage. En cas de récession par exemple, une baisse des taux d'intérêt va favoriser une reprise des investissements et donc de la croissance avec une baisse du chômage. Ainsi les politiques monétaristes sont critiquées par les keynésiens qui leur reprochent de donner la priorité à la lutte contre l'inflation par rapport à celle contre le chômage.

Au sein de l'Union Européenne, la BCE a pour unique objectif la stabilité des prix. Il s'agit donc d'une politique monétariste. Quels sont alors les moyens à la disposition des Etats pour lutter contre le chômage et favoriser une croissance équilibrée ? Que peut faire un Etat plus durement touché que les autres membres de l'UE par le chômage ? Il ne peut plus pratiquer une politique monétaire expansionniste, il est limité par le déficit de son budget.

Indicateurs

Il n'y a pas d'indicateur pour cette notion.

Erreurs Fréquentes

Ne pas confondre politique monétaire et politique monétariste.

La politique monétariste correspond à une théorie économique : le monétarisme et à une utilisation restrictive de la politique monétaire dans le seul but de lutter contre l'inflation.

La politique monétaire est un instrument, avec la politique budgétaire de la politique conjoncturelle de l'Etat. Elle a pour but, par l'utilisation d'instruments monétaires, d'assurer une croissance économique équilibrée, c'est à dire avec le moins d'inflation et de chômage possible et des échanges extérieurs équilibrés (voir les objectifsdu carré magique).