Sous-emploi

Le sous-emploi au sens de l’INSEE regroupe les personnes qui travaillent, mais moins que ce qu’elles souhaiteraient ou que ce qu’elles devraient.

Le sous-emploi au sens de l’INSEE regroupe les personnes qui travaillent, mais moins que ce qu’elles souhaiteraient ou que ce qu’elles devraient.

Le sous-emploi est un concept défini par l’INSEE : il regroupe les personnes en emploi qui travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, et les personnes qui ont travaillé moins que d’habitude pendant la semaine de référence en raison de chômage partiel ou de mauvais temps.

La période de confinement du printemps 2020 illustre bien les insuffisances du taux de chômage comme indicateur de santé du marché du travail.

Du fait des aides en matière de chômage partiel accordées par l’État, la baisse très importante de l’activité productive ne s’est pas traduite par une hausse du taux de chômage, mais par une baisse durant le deuxième trimestre de 2020 comme le montre le graphique suivant :

Taux de chômage en France jusqu'au deuxième trimestre 2020

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4641598 

Ainsi, si l’on se contente d’observer l’évolution du taux de chômage, on est amené à penser que la crise sanitaire a eu un impact plutôt positif sur le marché du travail !

L’évolution du taux de sous-emploi montre mieux la situation réelle du marché du travail de l’époque avec une augmentation jamais vue auparavant du taux de sous-emploi, reflétant bien la situation économique extraordinaire de ce moment de confinement :

Taux de sous-emploi en France jusqu'au deuxième trimestre 2020

Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4641598 

Il apparait que le nombre de chômeurs et le taux de chômage ne peuvent suffire pour mesurer et évaluer de manière satisfaisante la situation du marché du travail. Du côté des chômeurs, outre la mesure de la durée du chômage qui précise la situation face au chômage (plus cette durée est réduite, plus, bien sûr, la situation de chômage peut être supportée), il existe le concept de halo autour du chômage qui peut indiquer la difficulté perçue à trouver un emploi (voir ci-dessous « Erreurs fréquentes »). Du côté des travailleurs, la notion de sous-emploi permet de comprendre de manière plus précise la situation du marché du travail : un sous-emploi élevé correspond à une forme d’insuffisance d’utilisation de la main de la main d’œuvre disponible.

L’INSEE calcule un taux de sous-emploi qui rapporte les personnes en sous-emploi au nombre total d’emploi.

Il ne faut pas confondre sous-emploi et halo autour du chômage. Le halo autour du chômage regroupe des personnes qui n’ont pas d’emploi mais aimeraient en retrouver un, et qui ne sont comptées comme étant au chômage soit parce qu’elles ne sont pas disponibles dans les 2 semaines soit parce qu’elles ne cherchent pas activement un emploi (parfois par découragement). Le sous-emploi en revanche, rappelons-le, regroupe des personnes en emploi qui travaillent à temps partiel, qui souhaitent travailler davantage et qui sont disponibles pour cela, ainsi que des personnes qui n’ont pas pu travailler autant que d’habitude pour cause de chômage partiel ou de mauvais temps.

Ne pas confondre par ailleurs le sous-emploi au sens de l’INSEE avec l’équilibre de sous-emploi des économistes keynésiens : l’offre de biens et de services peut correspondre à la demande globale, liée aux revenus dégagés par la production et dépensés complètement sous forme de consommation et d’investissement sans que cela n’aboutisse pour autant à une situation de plein-emploi, si le niveau de la demande globale est trop faible pour stimuler suffisamment l’activité économique. Autrement dit, d’après l’analyse keynésienne, la situation d’équilibre sur le marché des biens et services (offre = demande) avec un niveau de demande réduit, ne se reporte pas sur le marché du travail où l’offre (des travailleurs) peut demeurer durablement supérieure à la demande des entreprises, car celles-ci font face à une demande réduite et produisent donc peu, si bien qu’elles n’ont pas besoin de beaucoup de main d’œuvre : le plein-emploi est alors impossible et le chômage s’installe.