Chômage keynésien

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Lexique

Le chômage keynésien est un chômage dû à une insuffisance de la demande anticipée sur le marché des biens et services.

Définition

Le chômage keynésien est un chômage dû à une insuffisance de la demande anticipée sur le marché des biens et services.

Cette analyse est proposée par les économistes dits « du déséquilibre » qui font l’hypothèse que les prix sont rigides. L’insuffisance de la demande anticipée ne se traduit donc pas par une baisse des prix qui pourrait favoriser l’équilibre sur le marché des biens et des services mais par une baisse de l’offre : l’équilibre se réalise donc par une adaptation des quantités offertes aux quantités demandées. Cette adaptation se reporte sur le marché du travail : la baisse de l’offre de biens et services se traduit par une réduction des besoins en main d’œuvre et l’accroissement du chômage

Tendances

Les économistes qui soutiennent cette analyse estiment qu’en France, selon les secteurs d’activité, les deux types de chômage (chômage keynésien et chômage classique) peuvent coexister. Cependant, il semblerait que, dans les années 70, en dehors de chocs de demande négatifs plus ou moins ponctuels qui ont causé du chômage keynésien, la hausse des coûts salariaux a réduit la rentabilité des entreprises d’où la prédominance d’un chômage classique. Par la suite, à partir du milieu des années 1990, l’inverse se produit : du fait des politiques de rigueur salariales mises en place, de l’acceptation des contraintes européennes (marché unique, etc.), il semble que le chômage classique devienne globalement moins important par rapport au chômage keynésien … mais il y a débat entre économistes sur les causes du chômage pour chaque période.

Enjeux

Le premier enjeu est de savoir si cette distinction, chômage classique/chômage keynésien, est pertinente. N’y a-t-il pas d’autres facteurs que les coûts salariaux, la rentabilité ou la faiblesse de la demande, qui peuvent expliquer le chômage ? Quel est le rôle du niveau de formation, des institutions sur le marché du travail comme des règles de licenciement ? Le dynamisme industriel ou technologique n’est-il pas important aussi ?

Ensuite, à supposer que cette distinction soit valable, est-il simple de régler simultanément les deux formes de chômage, car il est possible qu’elles coexistent , par exemple dans des secteurs d’activité différents ? Dès lors quelle politique faut-il mener ? Baisser les coûts salariaux ou relancer la demande intérieure ? Est-il possible de concevoir, à la fois, une politique centrée sur l’offre (et la rentabilité) et aussi sur la demande ?

Enfin, dans le cas de l’existence d’un chômage keynésien, comment tenir compte de l’ouverture internationale avec le risque d’accroître les importations lors d’une politique de relance ?

Indicateurs

C’est la coexistence d’un chômage important, de salaires faibles et, plus largement, d’une demande de biens et services faible qui permet de qualifier le chômage de chômage keynésien.

Erreurs Fréquentes

Croire que, dans une période donnée, un seul type de chômage existe alors que le chômage est la somme de ces deux formes de chômage en proportion plus ou moins forte.

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