Ouverture internationale

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Lexique

Pour un pays, c'est le fait de s'ouvrir aux échanges internationaux, en particulier de marchandises.

Définition

L'ouverture internationale désigne à la fois une attitude en matière de politique des relations économiques internationales et un fait évaluable :

  • La politique d'ouverture internationale désigne la volonté de multiplier les échanges économiques de toutes sortes et/ou de réduire les obstacles à cette multiplication. Le libre-échangisme est la forme libérale de cette volonté.
  • Le degré d'ouverture internationale est un fait que l'on mesure, notamment en matière commerciale (importations et exportations de biens) : voir la définition du taux d'ouverture. On peut recourir à d'autres indicateurs de ce type pour évaluer aussi l'importance relative des flux transfrontières de capitaux par exemple…

Tendances

La tendance est évidemment à l'ouverture croissante des économies comme en témoigne le rôle croissant de l'OMC (organisation mondiale du commerce) dont la mission est justement de faciliter les accords de plus grande ouverture réciproque entre les pays membres dont le nombre ne cesse d'augmenter.
Il faut toutefois signaler qu'un certain nombre d'ONG (organisations non-gouvernementales) et de nouveaux mouvements sociaux de plus en plus internationalement coordonnés entendent poser un certain nombre de limites devant cette tendance lourde. Ceux que l'on appelle souvent les "altermondialistes" préconisent moins la fermeture internationale que d'autres formes d'ouverture (plus institutionnellement contrôlées).

Enjeux

En matière de choix du type et du degré d'ouverture souhaitable pour un pays (selon sa position sur l'échiquier économique et politique international), l'enjeu est bien sûr le type et le rythme de croissance et de développement qu'une telle politique pourra favoriser, pour lui-même d'abord, pour ses partenaires ensuite.

La problématique dominante (ou en tous cas le point de départ du débat) dans ce domaine est la problématique libérale, et donc libre-échangiste, selon laquelle le maximum de liberté d'échange (ou le minimum de freins), et donc le plus d'ouverture avec le moins de contraintes politiques, conduirait à l'optimum de croissance et de développement pour tous les partenaires.

On retrouve ici tout le débat et toutes les problématiques concurrentes sur la question "libre-échange ou protectionnisme".

Mais la problématique de l'ouverture ne se réduit pas à ce débat. L'alternative au libre-échangisme ne se réduit pas au protectionnisme mais laisse place à une grande créativité en matière de cadrages institutionnels globaux et d'accords inter-régionaux à la recherche d'une stratégie d'ouverture progressive, raisonnée, contenue.

Pour actualiser ce débat à l'heure de l'intégration européenne d'une part et de la mondialisation d'autre part, on peut évoquer la problématique des stratégies d'intégration économiques régionales (constitution de zones de libre-échange et de développement concerté), pouvant aller jusqu'à la problématique des "zones monétaires optimales" en cas de stratégies d'intégration régionale plus complète.

Mais cette ouverture croissante des économies a pour conséquence l'affaiblissement relatif des pouvoirs régulateurs des Etats-nations et la responsabilité croissante, mais encore désordonnée, des instances de régulation supra-nationales. La question de l'ouverture internationale optimale rejoint alors la question de la mise en place des institutions optimales capables de réguler, au niveau international un tel degré d'ouverture entre partenaires au type et au degré de développement encore si disparates. C'est ce que l'on désigne parfois sous l'expression de "bonne gouvernance mondiale".

Un problème majeur, notamment, empoisonne toujours cette question de l'ouverture optimale des pays les plus peuplés de nos jours, c'est la difficulté des relations Nord/Sud qui culmine avec le problème de la gestion de la dette d'un certain nombre de pays du Sud qui se retrouvent proche d'une impasse financière après avoir tenté une stratégie d'ouverture maximale, souvent préconisée (sur le fond sinon dans les formes) par les principales institutions économique internationales actuelles (et notamment le FMI qui fait office de "prêteur en dernier ressort" pour les pays en difficultés financières).

La question des enjeux et des conséquences des stratégies d'ouverture d'inspiration libérale ne se limite pas au plan économique (effet prix, effet quantité, effet revenu…), elle se pose aussi sur le plan culturel [voir la partie du chapitre 6 consacrée à "spécificités culturelles et mondialisation"].

Au total on retrouve, autour de ce débat sur le type et le degré de l'ouverture économique internationale optimale des pays du Nord et des pays du Sud, toute la problématique du développement (durable ou non), celle du mal-développement, celle de la dynamique économique face à la dynamique sociale, culturelle et politique qui font les vicissitudes de la mondialisation contemporaine.

Indicateurs

L'indicateur le plus connu est le taux d'ouverture. Mais il ne concerne que les échanges de biens.

Pour un panorama plus complet des indicateurs disponibles et des grandes tendances dans ce domaine, voir la notion d'échanges internationaux.

Erreurs Fréquentes

  • Ne pas distinguer entre type d'ouverture et degré d'ouverture de l'économie.
  • Assimileer toute stratégie d'ouverture à une stratégie purement libre-échangiste.
  • Penser que la seule alternative aux stratégies d'ouverture est une stratégie de fermeture, ignorer les stratégies d'ouverture contrôlée (stratégies d'intégration et/ou d'ouvertures conditionnelles…)