ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

3. L’intervention de l’État dans la lutte contre les inégalités peut se heurter à des différents types de limites.

3.1. L’intervention de l’État peut être limitée par des contraintes de nature budgétaire.

Lorsque la croissance économique est forte, que la productivité augmente fortement aussi, il est possible financièrement d’augmenter les impôts, les cotisations sociales pour financer les services publics et un système de protection sociale. Lorsque ce n’est plus le cas, le financement devient plus difficile surtout lorsque les entreprises sont soumises à la concurrence internationale (hausse du coût du travail par exemple). C’est ainsi que les déficits budgétaires récurrents et le « trou de la sécu » empêchent cette intervention de l’État pour favoriser le développement de prestations sociales diverses et de services publics.

Lorsque la croissance économique est forte, que la productivité augmente fortement aussi, il est possible financièrement d’augmenter les impôts, les cotisations sociales pour financer les services publics et un système de protection sociale. Lorsque ce n’est plus le cas, le financement devient plus difficile surtout lorsque les entreprises sont soumises à la concurrence internationale (hausse du coût du travail par exemple). C’est ainsi que les déficits budgétaires récurrents et le « trou de la sécu » empêchent cette intervention de l’État pour favoriser le développement de prestations sociales diverses et de services publics.

3.2. L’intervention de l’État fait aussi l’objet de critiques quant à sa pertinence ou son efficacité.

Plus généralement, des auteurs qui s’inscrivent en général dans un raisonnement économique de type néoclassique ou dans une perspective libérale critiquent l’intervention de l’État quand elle se fait hors des domaines régaliens (justice, sécurité intérieure et extérieure, diplomatie). Pour ce qui nous intéresse ici, ils considèrent ainsi que le système de redistribution est fondé sur profonde injuste sociale puisqu’elle modifie la répartition primaire des revenus qui repose, selon eux, sur les mérites respectifs des individus dans le champ économique. Dans ce raisonnement, si certains sont plus riches que d’autres, cela est dû à leur plus grande efficacité et leur talent qu’ils expriment sur un marché libre et concurrentiel ; la redistribution est injuste et illégitime. Ces auteurs considèrent également que cette intervention de l’État induit des effets pervers notamment à l’autre bout de la hiérarchie des revenus. En effet, si l’individu raisonne en termes de calcul coûts-avantages, il risque de s’enfermer dans le chômage ou la pauvreté, préférant percevoir une allocation sans travailler plutôt qu’un salaire modeste en travaillant. Ces auteurs considèrent ainsi que les allocations chômage ou les revenus d’assistance, trop élevés par rapport aux revenus qu’ils pourraient obtenir en travaillant, créent ce qu’ils appellent des « trappes à chômage » ou des « trappes à inactivité ». Ce sont des situations dans lesquelles la reprise d’un emploi faiblement rémunéré par un allocataire d’un minimum social conduit à une stabilité voire une baisse du niveau de vie, de telle sorte que celui-ci pourrait « préférer » demeurer dans le dispositif d’assistance. Ces revenus sociaux peuvent ainsi désinciter l’individu à fournir les efforts pour occuper un emploi salarié normal et l’inciter à rester dans une situation de pauvreté, d’exclusion et d’assistance. Ils auraient un effet contre-productif.

Plus généralement, des auteurs qui s’inscrivent en général dans un raisonnement économique de type néoclassique ou dans une perspective libérale critiquent l’intervention de l’État quand elle se fait hors des domaines régaliens (justice, sécurité intérieure et extérieure, diplomatie). Pour ce qui nous intéresse ici, ils considèrent ainsi que le système de redistribution est fondé sur profonde injuste sociale puisqu’elle modifie la répartition primaire des revenus qui repose, selon eux, sur les mérites respectifs des individus dans le champ économique. Dans ce raisonnement, si certains sont plus riches que d’autres, cela est dû à leur plus grande efficacité et leur talent qu’ils expriment sur un marché libre et concurrentiel ; la redistribution est injuste et illégitime.

Ces auteurs considèrent également que cette intervention de l’État induit des effets pervers notamment à l’autre bout de la hiérarchie des revenus. En effet, si l’individu raisonne en termes de calcul coûts-avantages, il risque de s’enfermer dans le chômage ou la pauvreté, préférant percevoir une allocation sans travailler plutôt qu’un salaire modeste en travaillant. Ces auteurs considèrent ainsi que les allocations chômage ou les revenus d’assistance, trop élevés par rapport aux revenus qu’ils pourraient obtenir en travaillant, créent ce qu’ils appellent des « trappes à chômage » ou des « trappes à inactivité ». Ce sont des situations dans lesquelles la reprise d’un emploi faiblement rémunéré par un allocataire d’un minimum social conduit à une stabilité voire une baisse du niveau de vie, de telle sorte que celui-ci pourrait « préférer » demeurer dans le dispositif d’assistance. Ces revenus sociaux peuvent ainsi désinciter l’individu à fournir les efforts pour occuper un emploi salarié normal et l’inciter à rester dans une situation de pauvreté, d’exclusion et d’assistance. Ils auraient un effet contre-productif.

3.3. L’intervention de l’État fait enfin l’objet d’une critique fondée sur le fait qu’elle ne profite pas toujours aux plus défavorisés.

Étendons cette critique sur le caractère néfaste de cette intervention de l’État en termes de redistribution. Les moyens mis en œuvre par l’État, en France, ne sont pas toujours utilisés par les populations les plus démunies et donc qu’il existe une forme de « redistribution à l’envers ». On peut notamment illustrer cette idée à travers les dépenses d’éducation. En effet, ces dépenses sont plus élevées en moyenne pour les enfants de cadres que d’ouvriers. Pour 2 raisons. D’une part, les enfants de cadres font en moyenne davantage d’années d’étude que les enfants d’ouvriers. D’autre part, il existe une série de dispositifs scolaires réservés aux élèves les meilleurs et dont le coût est plus élevé (classes bilangues, section européennes, classes préparatoires, IUT…). Or, ces dispositifs, s’ils sont ouverts à tous en théorie, réunissent souvent en proportion beaucoup plus d’enfants de cadres que d’ouvriers. On retrouve ce même écart dans l’utilisation des services culturels (musées, bibliothèques, théâtre, etc.) : ce sont bien davantage les classes moyennes que les classes populaires qui consomment abondamment ces services. Ce qui pose la question de leur rôle dans la réduction réelle des inégalités face à l’école et à la culture.

Étendons cette critique sur le caractère néfaste de cette intervention de l’État en termes de redistribution. Les moyens mis en œuvre par l’État, en France, ne sont pas toujours utilisés par les populations les plus démunies et donc qu’il existe une forme de « redistribution à l’envers ». On peut notamment illustrer cette idée à travers les dépenses d’éducation. En effet, ces dépenses sont plus élevées en moyenne pour les enfants de cadres que d’ouvriers. Pour 2 raisons. D’une part, les enfants de cadres font en moyenne davantage d’années d’étude que les enfants d’ouvriers. D’autre part, il existe une série de dispositifs scolaires réservés aux élèves les meilleurs et dont le coût est plus élevé (classes bilangues, section européennes, classes préparatoires, IUT…). Or, ces dispositifs, s’ils sont ouverts à tous en théorie, réunissent souvent en proportion beaucoup plus d’enfants de cadres que d’ouvriers. On retrouve ce même écart dans l’utilisation des services culturels (musées, bibliothèques, théâtre, etc.) : ce sont bien davantage les classes moyennes que les classes populaires qui consomment abondamment ces services. Ce qui pose la question de leur rôle dans la réduction réelle des inégalités face à l’école et à la culture.