ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

3. Expliquer mobilité et reproduction sociale

3.1. Les facteurs de la mobilité sociale : l’évolution des structures socioprofessionnelles et de la scolarisation

Parmi les facteurs les plus importants de la mobilité sociale et de son évolution, on trouve l’évolution de la structure socioprofessionnelle. En effet, imaginez que le nombre d’agriculteurs diminue, il faudra bien que de nombreux enfants d’agriculteurs trouvent un autre métier. De même, si le nombre de cadres, d’ingénieurs, d’infirmiers, de techniciens augmente, il est probable que leurs enfants seuls ne puissent alimenter ce besoin : il faut recruter ces personnes dans des familles d’autres milieux socioprofessionnels. Une part de la mobilité s’explique donc ainsi, par la transformation de la structure des emplois. Un autre facteur favorise la mobilité sociale voire la fluidité sociale, c’est le développement de la scolarisation. En effet, tout le monde ne peut devenir infirmier, médecin ou ingénieurs. Il faut donc le système de formation favorise ce transfert d’emplois en formant des infirmiers, etc. De plus, une partie importante de la mobilité sociale n’est pas liée aux changements de structure socioprofessionnelle. Il est fort possible qu’une partie importante des enfants d’infirmiers pourrait devenir infirmier (suffisamment de postes sont créés) mais se dirigent vers d’autres professions comme ingénieurs et qu’à l’inverse des enfants d’ingénieur deviennent infirmiers alors que des postes d’ingénieurs se créent. Dans ces mouvements, le rôle de l’école est décisif en proposant à tous les formations nécessaires. Elle permet à certains une mobilité ascendante mais évidemment participe aussi à la mobilité descendante, tous les enfants d’ingénieurs n’ayant pas forcément les capacités demandées par le système scolaire pour pouvoir devenir eux-mêmes ingénieurs… s’ils le souhaitaient. Enfin, d’un point de vue de l’évolution de la mobilité sociale, le développement de la scolarisation primaire depuis la fin du XIXe siècle, puis celui de la scolarisation secondaire, depuis la seconde guerre mondiale, et enfin de l’enseignement supérieur a bien entendu favorisé ce type de mobilité et donc la fluidité sociale : elle a permis de rendre moins inégales les chances des uns et des autres d’accéder à telle ou telle profession.

Parmi les facteurs les plus importants de la mobilité sociale et de son évolution, on trouve l’évolution de la structure socioprofessionnelle. En effet, imaginez que le nombre d’agriculteurs diminue, il faudra bien que de nombreux enfants d’agriculteurs trouvent un autre métier. De même, si le nombre de cadres, d’ingénieurs, d’infirmiers, de techniciens augmente, il est probable que leurs enfants seuls ne puissent alimenter ce besoin : il faut recruter ces personnes dans des familles d’autres milieux socioprofessionnels. Une part de la mobilité s’explique donc ainsi, par la transformation de la structure des emplois.

Un autre facteur favorise la mobilité sociale voire la fluidité sociale, c’est le développement de la scolarisation. En effet, tout le monde ne peut devenir infirmier, médecin ou ingénieurs. Il faut donc le système de formation favorise ce transfert d’emplois en formant des infirmiers, etc. De plus, une partie importante de la mobilité sociale n’est pas liée aux changements de structure socioprofessionnelle. Il est fort possible qu’une partie importante des enfants d’infirmiers pourrait devenir infirmier (suffisamment de postes sont créés) mais se dirigent vers d’autres professions comme ingénieurs et qu’à l’inverse des enfants d’ingénieur deviennent infirmiers alors que des postes d’ingénieurs se créent. Dans ces mouvements, le rôle de l’école est décisif en proposant à tous les formations nécessaires. Elle permet à certains une mobilité ascendante mais évidemment participe aussi à la mobilité descendante, tous les enfants d’ingénieurs n’ayant pas forcément les capacités demandées par le système scolaire pour pouvoir devenir eux-mêmes ingénieurs… s’ils le souhaitaient. Enfin, d’un point de vue de l’évolution de la mobilité sociale, le développement de la scolarisation primaire depuis la fin du XIXe siècle, puis celui de la scolarisation secondaire, depuis la seconde guerre mondiale, et enfin de l’enseignement supérieur a bien entendu favorisé ce type de mobilité et donc la fluidité sociale : elle a permis de rendre moins inégales les chances des uns et des autres d’accéder à telle ou telle profession.

3.2. Expliquer l’importance de la reproduction sociale : la diversité des parcours scolaires et les avantages et les handicaps selon le milieu social de la famille d’appartenance

Pour autant, nous l’avons vu, les inégalités des chances d’accès aux différentes professions demeurent importantes en France ; en d’autres termes, il y a une tendance à la reproduction sociale. Comment l’expliquer ? Revenons au rôle de l’école. L’école propose différents parcours, différentes « orientations » qui ne concernent pas les mêmes enfants et qui n’offrent pas les mêmes débouchés professionnels. C’est ainsi qu’il y a plus d’enfants de milieux favorisés dans les filières d’enseignement général (pour prendre l’exemple du lycée) que d’enfants de milieux défavorisés ce qui favorise leur emploi comme « cadre » par exemple. À l’inverse, il y a une sur-représentation des enfants de milieux défavorisés dans les lycées professionnels qui débouche souvent sur des emplois moins élevés dans la hiérarchie professionnelle. Deux grandes traditions sociologiques s’opposent quant à l’explication de ce type de constat même si toutes les deux font intervenir ici le rôle du milieu social de la famille. La première tradition met en évidence que les enfants de milieux favorisés ont de meilleurs résultats scolaires qui les dirigeraient naturellement vers les filières les plus prestigieuses. Ces meilleurs résultats scolaires s’expliqueraient eux-mêmes par un capital économique plus important (achat de livres, de cours, capacité à supporter financièrement des études longues, etc.) et un capital culturel correspondant aux valeurs scolaires (l’écrit, l’abstraction, etc.). La seconde tradition sociologique met, quant à elle en évidence, le fait qu’à résultats scolaires égaux, les enfants de milieux favorisés choisissent plus les filières longues et les filières les plus valorisées contrairement aux enfants de milieux défavorisés qui choisissent plus les filières courtes et les moins favorisées. Pour quelles raisons ? Les choix correspondent en fait, pour chacun d’eux, à un calcul coût/avantage : les études longues sont plus coûteuses que les études courtes. En effet, il faut tenir compte des coûts liés au logement, aux livres, etc. mais surtout au coût d’opportunité des études : pendant les études, il faut renoncer à un revenu que l’on aurait pu percevoir si on avait arrêté les études. Évidemment, les familles de milieux favorisés peuvent plus facilement supporter ce type de coût. De plus, les familles de milieux défavorisés sous-estiment souvent les gains liés à une profession plus élevée socialement. Enfin, les familles souhaitent souvent que leurs enfants réussissent au moins aussi bien qu’eux. Pour une famille d’un milieu favorisé, cela signifie que leurs enfants doivent faire des études plus longues et plus valorisées (lycée d’enseignement général, etc.) que des enfants de milieu défavorisé, les exigences scolaires étant, pour eux, moins fortes ce qui expliquerait des orientations vers des filières courtes et l’existence d’inégalités scolaires.

Pour autant, nous l’avons vu, les inégalités des chances d’accès aux différentes professions demeurent importantes en France ; en d’autres termes, il y a une tendance à la reproduction sociale. Comment l’expliquer ? Revenons au rôle de l’école. L’école propose différents parcours, différentes « orientations » qui ne concernent pas les mêmes enfants et qui n’offrent pas les mêmes débouchés professionnels. C’est ainsi qu’il y a plus d’enfants de milieux favorisés dans les filières d’enseignement général (pour prendre l’exemple du lycée) que d’enfants de milieux défavorisés ce qui favorise leur emploi comme « cadre » par exemple. À l’inverse, il y a une sur-représentation des enfants de milieux défavorisés dans les lycées professionnels qui débouche souvent sur des emplois moins élevés dans la hiérarchie professionnelle.

Deux grandes traditions sociologiques s’opposent quant à l’explication de ce type de constat même si toutes les deux font intervenir ici le rôle du milieu social de la famille. La première tradition met en évidence que les enfants de milieux favorisés ont de meilleurs résultats scolaires qui les dirigeraient naturellement vers les filières les plus prestigieuses. Ces meilleurs résultats scolaires s’expliqueraient eux-mêmes par un capital économique plus important (achat de livres, de cours, capacité à supporter financièrement des études longues, etc.) et un capital culturel correspondant aux valeurs scolaires (l’écrit, l’abstraction, etc.).

La seconde tradition sociologique met, quant à elle en évidence, le fait qu’à résultats scolaires égaux, les enfants de milieux favorisés choisissent plus les filières longues et les filières les plus valorisées contrairement aux enfants de milieux défavorisés qui choisissent plus les filières courtes et les moins favorisées. Pour quelles raisons ? Les choix correspondent en fait, pour chacun d’eux, à un calcul coût/avantage : les études longues sont plus coûteuses que les études courtes. En effet, il faut tenir compte des coûts liés au logement, aux livres, etc. mais surtout au coût d’opportunité des études : pendant les études, il faut renoncer à un revenu que l’on aurait pu percevoir si on avait arrêté les études. Évidemment, les familles de milieux favorisés peuvent plus facilement supporter ce type de coût. De plus, les familles de milieux défavorisés sous-estiment souvent les gains liés à une profession plus élevée socialement. Enfin, les familles souhaitent souvent que leurs enfants réussissent au moins aussi bien qu’eux. Pour une famille d’un milieu favorisé, cela signifie que leurs enfants doivent faire des études plus longues et plus valorisées (lycée d’enseignement général, etc.) que des enfants de milieu défavorisé, les exigences scolaires étant, pour eux, moins fortes ce qui expliquerait des orientations vers des filières courtes et l’existence d’inégalités scolaires.