ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

Synthèse CH09. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ? (Attention : programme précédent)

Grèves, manifestations dans la rue, etc. sont des situations sociales souvent mises en avant par les médias. En effet, elles semblent la manifestation, c’est le cas de le dire !, spectaculaire d’un désordre de la société qu’il faut montrer et qu’il faut résoudre. Toutefois, le fait que ces conflits sociaux reviennent aussi souvent fait douter de leur caractère exceptionnel. Toute société n’est-elle pas composée de groupes sociaux dont les valeurs ou les intérêts peuvent s’opposer ? Ne peut-on donc pas penser que les conflits sociaux sont des moments « normaux » de la vie sociale afin de trouver un compromis entre les différents groupes sociaux et établir pour un certain temps de nouvelles règles de vie source d’une certaine cohésion sociale. Ce chapitre vise à étudier les différents types d’interprétation des conflits sociaux : source de désordre ou d’intégration ? Source de nouvelles règles de vie sociales ou refus de changer des règles que certains trouvent inopérantes ? Si ce sont souvent les conflits du travail qui sont mis en avant, sont-ils les seuls conflits importants dans une société ? C’est ce que pensait Marx, comme vous l’avez vu dans un précédent chapitre. Mais est-ce le cas notamment aujourd’hui ? De nouveaux types de conflits sociaux ne se développent – ils pas, prenant plus d’importance que les conflits du travail ? C’est ce que verrons dans une dernière partie. Pour l’instant, réfléchissons aux conflits sociaux sous l’angle des désordres sociaux ou au contraire de moment créateur pour renforcer une intégration qui n’existait plus.

Grèves, manifestations dans la rue, etc. sont des situations sociales souvent mises en avant par les médias. En effet, elles semblent la manifestation, c’est le cas de le dire !, spectaculaire d’un désordre de la société qu’il faut montrer et qu’il faut résoudre. Toutefois, le fait que ces conflits sociaux reviennent aussi souvent fait douter de leur caractère exceptionnel. Toute société n’est-elle pas composée de groupes sociaux dont les valeurs ou les intérêts peuvent s’opposer ? Ne peut-on donc pas penser que les conflits sociaux sont des moments « normaux » de la vie sociale afin de trouver un compromis entre les différents groupes sociaux et établir pour un certain temps de nouvelles règles de vie source d’une certaine cohésion sociale. Ce chapitre vise à étudier les différents types d’interprétation des conflits sociaux : source de désordre ou d’intégration ? Source de nouvelles règles de vie sociales ou refus de changer des règles que certains trouvent inopérantes ?

Si ce sont souvent les conflits du travail qui sont mis en avant, sont-ils les seuls conflits importants dans une société ? C’est ce que pensait Marx, comme vous l’avez vu dans un précédent chapitre. Mais est-ce le cas notamment aujourd’hui ? De nouveaux types de conflits sociaux ne se développent – ils pas, prenant plus d’importance que les conflits du travail ? C’est ce que verrons dans une dernière partie. Pour l’instant, réfléchissons aux conflits sociaux sous l’angle des désordres sociaux ou au contraire de moment créateur pour renforcer une intégration qui n’existait plus.

1. Conflits sociaux et intégration : les conflits sociaux sont-ils le signe d’une défaillance de l’intégration sociale ou, au contraire, peuvent-ils favoriser la cohésion sociale en en renouvelant les principes ?

1.1. Les conflits sociaux sont-ils un signe de dysfonctionnement de la société ?

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Certains sociologues ont analysé la société comme un tout, comme un corps biologique dont chaque partie a une fonction précise et nécessaire à son fonctionnement. Si l’on considère ainsi la société, on peut comprendre qu’un conflit entre plusieurs parties de ce « tout » puisse mettre en péril le bon fonctionnement de ce corps. Dans cette optique, le conflit ne peut être que considéré comme une maladie qui fait dysfonctionner le corps et dont il faut guérir. Évidemment, la façon de guérir le corps social peut se faire de différentes manières comme l’ont proposé divers théoriciens. Comme vous le savez sans doute, Marx proposait ainsi de refonder une société sans classe, les conflits étant des conflits de classe, ne pouvant se résoudre dans une société capitaliste (voir plus loin pour plus de détails). D’autres, comme Durkheim, voyaient le conflit comme une situation normale dans toute société. C’est uniquement leur multiplication qui ne laissaient d’inquiéter quant à la capacité intégrative de la société industrielle. S’il ne s’agissait pas pour eux de pouvoir penser abolir les conflits, les réguler leur semblait possible. Cela passait par la reconnaissance de corps intermédiaires regroupant patrons et salariés, corps intermédiaires qui mettraient ainsi en évidence leur nécessaire complémentarité et faciliterait la création de règles acceptées par tous. Ainsi, la société pourrait mieux fonctionner. Dans le monde du travail, on peut penser que la création de syndicats révolutionnaires répond à la solution proposée par Marx. Cependant, ils ont plutôt formé, en France en tout cas et peut-être malgré eux parfois, des corps intermédiaires qui ont permis la négociation de compromis avec les employeurs et ont connaître les revendications des travailleurs notamment auprès des pouvoirs politiques.

Certains sociologues ont analysé la société comme un tout, comme un corps biologique dont chaque partie a une fonction précise et nécessaire à son fonctionnement. Si l’on considère ainsi la société, on peut comprendre qu’un conflit entre plusieurs parties de ce « tout » puisse mettre en péril le bon fonctionnement de ce corps. Dans cette optique, le conflit ne peut être que considéré comme une maladie qui fait dysfonctionner le corps et dont il faut guérir. Évidemment, la façon de guérir le corps social peut se faire de différentes manières comme l’ont proposé divers théoriciens. Comme vous le savez sans doute, Marx proposait ainsi de refonder une société sans classe, les conflits étant des conflits de classe, ne pouvant se résoudre dans une société capitaliste (voir plus loin pour plus de détails).

D’autres, comme Durkheim, voyaient le conflit comme une situation normale dans toute société. C’est uniquement leur multiplication qui ne laissaient d’inquiéter quant à la capacité intégrative de la société industrielle. S’il ne s’agissait pas pour eux de pouvoir penser abolir les conflits, les réguler leur semblait possible. Cela passait par la reconnaissance de corps intermédiaires regroupant patrons et salariés, corps intermédiaires qui mettraient ainsi en évidence leur nécessaire complémentarité et faciliterait la création de règles acceptées par tous. Ainsi, la société pourrait mieux fonctionner.

Dans le monde du travail, on peut penser que la création de syndicats révolutionnaires répond à la solution proposée par Marx. Cependant, ils ont plutôt formé, en France en tout cas et peut-être malgré eux parfois, des corps intermédiaires qui ont permis la négociation de compromis avec les employeurs et ont connaître les revendications des travailleurs notamment auprès des pouvoirs politiques.

1.2. Comment les conflits sociaux peuvent-ils être un moyen de cohésion sociale ?

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On voit tout de suite, à travers le cas du travail, le rôle des conflits dans l’affirmation de la cohésion sociale. D’une manière générale, un conflit entre deux groupes sociaux nécessite une interaction entre ces deux groupes, ne serait-ce que par le fait de reconnaître l’existence de l’autre. Le conflit permet donc de créer un lien, un dialogue minimum entre les groupes sociaux. Ils vont ainsi se parler, échanger des arguments, proposer ds solutions, bref négocier pour trouver des compromis acceptables. En cherchant ces compromis, le « dialogue social » va permettre à la société de se maintenir voire de renforcer la cohésion en son sein et d’éviter que les conflits ne se radicalisent. De nouvelles règles de vie sociales émergeront qui favoriseront la coopération des groupes. Précisons aussi que les luttes entre les groupes sociaux renforcent bien sûr la cohésion de chacun des groupes en conflit. Face à un adversaire commun, chaque groupe se rassemble, met en place des actions collectives, révèle au grand jour ses intérêts communs, renforce ses liens et affirme ses valeurs communes. Le sentiment d’appartenance à un groupe se manifeste donc plus facilement ce qui favorise l’intégration de chacun des groupes.

On voit tout de suite, à travers le cas du travail, le rôle des conflits dans l’affirmation de la cohésion sociale. D’une manière générale, un conflit entre deux groupes sociaux nécessite une interaction entre ces deux groupes, ne serait-ce que par le fait de reconnaître l’existence de l’autre. Le conflit permet donc de créer un lien, un dialogue minimum entre les groupes sociaux. Ils vont ainsi se parler, échanger des arguments, proposer ds solutions, bref négocier pour trouver des compromis acceptables. En cherchant ces compromis, le « dialogue social » va permettre à la société de se maintenir voire de renforcer la cohésion en son sein et d’éviter que les conflits ne se radicalisent. De nouvelles règles de vie sociales émergeront qui favoriseront la coopération des groupes.

Précisons aussi que les luttes entre les groupes sociaux renforcent bien sûr la cohésion de chacun des groupes en conflit. Face à un adversaire commun, chaque groupe se rassemble, met en place des actions collectives, révèle au grand jour ses intérêts communs, renforce ses liens et affirme ses valeurs communes. Le sentiment d’appartenance à un groupe se manifeste donc plus facilement ce qui favorise l’intégration de chacun des groupes.