Appariement

L’appariement est la capacité du marché du travail à faire coïncider les besoins en main d’œuvre des organisations avec la diversité de l’offre de travail des travailleurs.

L’appariement est la capacité du marché du travail à faire coïncider les besoins en main d’œuvre des organisations productives y compris de l’économie sociale et solidaire (c’est-à-dire des entreprises, des administrations publiques, des associations) avec la diversité de l’offre de travail des travailleurs.

Le défaut d’appariement peut être lié à des problèmes de qualification, de localisation géographique bien sûr, mais de manière plus générale au temps de recherche d’un emploi adapté pour la personne au chômage et, du côté de l’employeur, au temps mis aussi à chercher le travailleur adapté au poste à pourvoir.

Une analyse des tendances depuis 2010 dans la zone euro a été réalisée par la Banque de France ici.

Il existe sur le marché du travail à la fois des personnes qui sont au chômage et des entreprises qui ont des postes vacants, non pourvus, qui ne sont donc pas occupés. Les enjeux consistent à comprendre pourquoi il existe ce type de désajustement entre l’offre de travail (de la part des travailleurs) et la demande de travail (de la part des employeurs ou des organisations productives). Il ne s’agit donc pas de mettre en cause uniquement le manque de flexibilité à la baisse des salaires ; la recherche d’information du côté des offreurs comme des demandeurs de travail peut expliquer la coexistence de personnes au chômage et de postes vacants. Dès lors, l’activité de certaines institutions du marché du travail comme le Pôle emploi en France ou les agences d’intérim pourrait favoriser l’appariement entre offre et demande de travail.

Le ministère du travail, par son service statistique, la DARES, publie des statistiques sur le chômage mais aussi sur le nombre d’emplois vacants. Ces derniers sont définis ainsi : « des postes libres, nouvellement créés ou inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer, pour lesquels des démarches actives sont entreprises pour trouver le candidat convenable. Le recrutement souhaité peut correspondre à un contrat à durée indéterminée (CDI), un contrat à durée déterminée (CDD), ou à un emploi saisonnier, même de courte durée. »

À partir du nombre de postes vacants, il est possible de calculer un taux d’emplois vacants. La formule est la suivante : Taux d’emplois vacants = nombre d’emplois vacants / (nombre d’emplois vacants + nombre d’emplois occupés).

Il existe aussi un indicateur de tension du marché du travail qui tient compte 1°) de la part de projets de recrutement anticipés comme difficiles par les employeurs, 2°) du rapport entre le flux d’offre d’emplois en ligne et le flux de demandeurs d’emplois de catégorie A inscrits à Pôle emploi, et 3°) du taux d’écoulement de la demande d’emploi, qui mesure le taux de sortie des listes des demandeurs d’emploi de catégories A, B, C (sans emploi ou en activité réduite, tenus de rechercher activement un emploi). De plus, des données statistiques permettent de préciser les facteurs de ces tensions : niveau d’intensité de l’embauche, conditions de travail, inadéquation géographique de l’offre et de la demande etc.

Enfin, Un indicateur fait le lien entre taux de chômage et taux de vacance d’emploi. Lorsque la courbe se déplace sur le haut, cela signifie que pour un même taux de chômage, le taux de vacance des emplois augmente : l’appariement se fait moins bien. C’est ce que montre le graphique ci-dessous :

Il ne faut pas croire que le problème d’appariement de l’offre et de la demande de travail explique l’importance du chômage de masse dans un pays. En fait, l’analyse en termes d’appariement permet surtout de comprendre le chômage frictionnel, celui s’expliquant par le passage d’un emploi à un autre, et par la transition et le délai nécessaires entre les deux emplois… en sachant bien qu’il reste des individus sans emploi du côté de l’offre de travail, et qu’en face, du côté de la demande de travail, il existe des emplois vacants.