CH08. Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs de la mobilité sociale ?

La question de la mobilité sociale est particulièrement pertinente dans une société où il existe des inégalités. Vous vous souvenez certainement de ce constat fait dans le chapitre 06 consacré à l’étude de la structure sociale en France : les sociétés humaines sont hiérarchisées, ce qui signifie qu’elles sont caractérisées par l’existence d’inégalités entre les individus. Ces inégalités peuvent être fonction de la catégorie socioprofessionnelle, du revenu, du diplôme, de la composition du ménage, de la position dans le cycle de vie, du sexe, ou encore du lieu de résidence. Nous n’allons pas reprendre ici l’intégralité du chapitre 06, alors qu’en quelques clics, vous pouvez y avoir accès et découvrir ou réviser le cours sur la structure de la société française actuelle. Ce qui nous intéresse dans ce chapitre 08, c’est la possibilité pour les individus, dans une société caractérisée par des inégalités, de changer de groupe social et de statut social, et ainsi de se déplacer dans la hiérarchie sociale. Autrement dit, la possibilité par exemple pour un individu de passer d’un groupe social défavorisé à une groupe social favorisé, et de vivre ainsi une ascension sociale. Ou encore, le risque à l’inverse de descendre dans la hiérarchie sociale, et de faire l’expérience du déclassement (ou d’une démotion sociale). Comme nous le verrons de manière plus fine et précise dans le cadre de ce chapitre 08, on parle alors de mobilité sociale. Si la mobilité sociale est possible, alors les inégalités ne sont pas immuables, et on peut envisager qu’elles puissent être réduites. Pourquoi la question de la mobilité sociale est-elle importante ? Comme les statuts sociaux ne sont pas assignés par la naissance (ils ne sont pas héréditaires), normalement les individus doivent pouvoir circuler entre les groupes sociaux. Étudier la mobilité sociale, c'est se demander dans quelle mesure les statuts sociaux sont héréditaires : plus ils le sont, moins la mobilité est grande, et plus les inégalités risquent d'être ressenties comme injustes en tout cas dans une société valorisant l'égalité. Ainsi, l'aspiration à l'égalité serait remise en cause par une reproduction des positions sociales à l'identique, ou quasiment à l'identique, de génération en génération. La revendication de l'égalité des chances exprime cette volonté d’une société méritocratique dans laquelle les statuts sociaux s’acquièrent en fonction du « mérite » et non de l’origine sociale. Pour approfondir cette question de la compatibilité des inégalités avec les différentes conceptions de la justice sociale, n’hésitez pas à lire le chapitre 11 (au programme de l’épreuve écrite du baccalauréat seulement lors des années paires). Dans ce même chapitre, vous pourrez également et très utilement en savoir plus sur la mesure des inégalités (et les principaux outils utilisés) : vous disposerez ainsi d’informations précises et chiffrées sur les inégalités. C’est un très bon moyen de prendre conscience de la réalité de ces inégalités, et de se faire une meilleure idée des enjeux de la question de la mobilité sociale. Dans un premier temps, nous verrons que la mobilité sociale prend diverses formes mais que seule la mobilité intergénérationnelle sera étudiée dans ce chapitre. Dans un deuxième temps, nous allons étudier les outils de mesure de la mobilité sociale - ce qu'on appelle les tables de mobilité. Dans un troisième temps, nous nous pencherons sur la mobilité observée et ses caractéristiques, et nous serons amenés à distinguer la mobilité structurelle, la mobilité nette et la fluidité sociale. Ensuite, nous analyserons la mobilité sociale en France. Puis pour finir, nous étudierons les facteurs (ou les déterminants) de la mobilité, c’est-à-dire ce qui cause, ou permet la mobilité sociale.

La question de la mobilité sociale est particulièrement pertinente dans une société où il existe des inégalités.

Vous vous souvenez certainement de ce constat fait dans le chapitre 06 consacré à l’étude de la structure sociale en France : les sociétés humaines sont hiérarchisées, ce qui signifie qu’elles sont caractérisées par l’existence d’inégalités entre les individus. Ces inégalités peuvent être fonction de la catégorie socioprofessionnelle, du revenu, du diplôme, de la composition du ménage, de la position dans le cycle de vie, du sexe, ou encore du lieu de résidence. Nous n’allons pas reprendre ici l’intégralité du chapitre 06, alors qu’en quelques clics, vous pouvez y avoir accès et découvrir ou réviser le cours sur la structure de la société française actuelle. Ce qui nous intéresse dans ce chapitre 08, c’est la possibilité pour les individus, dans une société caractérisée par des inégalités, de changer de groupe social et de statut social, et ainsi de se déplacer dans la hiérarchie sociale. Autrement dit, la possibilité par exemple pour un individu de passer d’un groupe social défavorisé à une groupe social favorisé, et de vivre ainsi une ascension sociale. Ou encore, le risque à l’inverse de descendre dans la hiérarchie sociale, et de faire l’expérience du déclassement (ou d’une démotion sociale). Comme nous le verrons de manière plus fine et précise dans le cadre de ce chapitre 08, on parle alors de mobilité sociale. Si la mobilité sociale est possible, alors les inégalités ne sont pas immuables, et on peut envisager qu’elles puissent être réduites.

Pourquoi la question de la mobilité sociale est-elle importante ?

Comme les statuts sociaux ne sont pas assignés par la naissance (ils ne sont pas héréditaires), normalement les individus doivent pouvoir circuler entre les groupes sociaux. Étudier la mobilité sociale, c'est se demander dans quelle mesure les statuts sociaux sont héréditaires : plus ils le sont, moins la mobilité est grande, et plus les inégalités risquent d'être ressenties comme injustes en tout cas dans une société valorisant l'égalité.

Ainsi, l'aspiration à l'égalité serait remise en cause par une reproduction des positions sociales à l'identique, ou quasiment à l'identique, de génération en génération. La revendication de l'égalité des chances exprime cette volonté d’une société méritocratique dans laquelle les statuts sociaux s’acquièrent en fonction du « mérite » et non de l’origine sociale.

Pour approfondir cette question de la compatibilité des inégalités avec les différentes conceptions de la justice sociale, n’hésitez pas à lire le chapitre 11 (au programme de l’épreuve écrite du baccalauréat seulement lors des années paires). Dans ce même chapitre, vous pourrez également et très utilement en savoir plus sur la mesure des inégalités (et les principaux outils utilisés) : vous disposerez ainsi d’informations précises et chiffrées sur les inégalités. C’est un très bon moyen de prendre conscience de la réalité de ces inégalités, et de se faire une meilleure idée des enjeux de la question de la mobilité sociale.

Dans un premier temps, nous verrons que la mobilité sociale prend diverses formes mais que seule la mobilité intergénérationnelle sera étudiée dans ce chapitre. Dans un deuxième temps, nous allons étudier les outils de mesure de la mobilité sociale - ce qu'on appelle les tables de mobilité. Dans un troisième temps, nous nous pencherons sur la mobilité observée et ses caractéristiques, et nous serons amenés à distinguer la mobilité structurelle, la mobilité nette et la fluidité sociale. Ensuite, nous analyserons la mobilité sociale en France. Puis pour finir, nous étudierons les facteurs (ou les déterminants) de la mobilité, c’est-à-dire ce qui cause, ou permet la mobilité sociale.

1. De quelle forme de mobilité sociale parle-t-on ?

Les formes de mobilité sont multiples, nous examinerons plus précisément la mobilité géographique et la mobilité professionnelle, et enfin la mobilité intergénérationnelle.

Les formes de mobilité sont multiples, nous examinerons plus précisément la mobilité géographique et la mobilité professionnelle, et enfin la mobilité intergénérationnelle.

1.1. La mobilité géographique et la mobilité professionnelle peuvent permettre de réduire les inégalités.

Au cours de sa vie, un individu peut être amené à changer de lieu de résidence. Par exemple, lorsqu’on est jeune, on peut être contraint de déménager pour suivre ses parents qui ont décidé de changer de lieu d’habitation, pour des raisons professionnelles parfois, ou pour vivre dans un logement plus grand, ou encore pour quitter la ville pour la campagne (ou l’inverse) : les motivations pour déménager sont nombreuses ! A un âge plus avancé, un individu peut lui-même choisir de changer de lieu de vie. Il peut prendre cette décision suite à une évolution dans sa vie professionnelle : mutation, promotion, chômage, retraite... Il s’agit ici de deux formes de mobilité différentes : la mobilité géographique tout d’abord, qui désigne un changement de lieu de résidence d’un individu à l’intérieur d’un pays (mobilité résidentielle) ou entre deux pays (migration) ; et la mobilité professionnelle ensuite, qui désigne un changement de profession d’un individu au cours de sa carrière, ou un changement d’état d’activité (actif occupé, chômeur, inactif). Comme ces changements ou ces mobilités se produisent au cours de la vie d’un individu, on parle de mobilité intra-générationnelle. En effet, « intra » signifie « à l’intérieur de », si bien que « intra-générationnelle » signifie « à l’intérieur d’une génération », ce que l’on peut traduire par « au cours de la vie d’un individu ». Grâce à ces deux formes de mobilité, géographique et professionnelle, un individu peut changer de groupe social ou de statut social, par exemple en allant vivre dans un quartier plus huppé ou cossu (c’est-à-dire un quartier plus riche) ou en bénéficiant d’une promotion, et en accédant ainsi à un niveau de vie plus élevé et à un nouveau mode de vie. Ces deux formes de mobilité peuvent donc permettre de réduire les inégalités en améliorant (ou en dégradant aussi parfois) le statut social des individus. Mais pour véritablement mesurer le changement de statut social d’un individu et donc la mobilité de cet individu, il convient de comparer sa situation à celle de ses parents : on parle alors de mobilité inter-générationnelle.

Au cours de sa vie, un individu peut être amené à changer de lieu de résidence. Par exemple, lorsqu’on est jeune, on peut être contraint de déménager pour suivre ses parents qui ont décidé de changer de lieu d’habitation, pour des raisons professionnelles parfois, ou pour vivre dans un logement plus grand, ou encore pour quitter la ville pour la campagne (ou l’inverse) : les motivations pour déménager sont nombreuses ! A un âge plus avancé, un individu peut lui-même choisir de changer de lieu de vie. Il peut prendre cette décision suite à une évolution dans sa vie professionnelle : mutation, promotion, chômage, retraite... Il s’agit ici de deux formes de mobilité différentes : la mobilité géographique tout d’abord, qui désigne un changement de lieu de résidence d’un individu à l’intérieur d’un pays (mobilité résidentielle) ou entre deux pays (migration) ; et la mobilité professionnelle ensuite, qui désigne un changement de profession d’un individu au cours de sa carrière, ou un changement d’état d’activité (actif occupé, chômeur, inactif).

Comme ces changements ou ces mobilités se produisent au cours de la vie d’un individu, on parle de mobilité intra-générationnelle. En effet, « intra » signifie « à l’intérieur de », si bien que « intra-générationnelle » signifie « à l’intérieur d’une génération », ce que l’on peut traduire par « au cours de la vie d’un individu ». Grâce à ces deux formes de mobilité, géographique et professionnelle, un individu peut changer de groupe social ou de statut social, par exemple en allant vivre dans un quartier plus huppé ou cossu (c’est-à-dire un quartier plus riche) ou en bénéficiant d’une promotion, et en accédant ainsi à un niveau de vie plus élevé et à un nouveau mode de vie. Ces deux formes de mobilité peuvent donc permettre de réduire les inégalités en améliorant (ou en dégradant aussi parfois) le statut social des individus. Mais pour véritablement mesurer le changement de statut social d’un individu et donc la mobilité de cet individu, il convient de comparer sa situation à celle de ses parents : on parle alors de mobilité inter-générationnelle.

1.2. La mobilité inter-générationnelle permet de rendre compte du caractère héréditaire ou non des positions sociales.

De manière générale, la mobilité sociale peut être définie comme l’ensemble des changements de position sociale ou de statut social des individus au sein d’une société. Elle inclut à la fois la mobilité géographique et la mobilité professionnelle (intra-générationnelles), ainsi que la mobilité inter-générationnelle. Celle-ci désigne le changement de position sociale d’un individu par rapport à ses parents. Lorsque cette forme de mobilité est observée dans une société, cela signifie que les positions sociales ne se transmettent pas d’une génération à une autre, autrement dit que les positions sociales ne sont pas héréditaires. C’est cette forme de mobilité que nous allons étudier dans ce chapitre. Elle peut être mesurée par les tables de mobilité en utilisant la PCS (profession et catégorie socio-professionnelle) des individus et de leurs parents.

De manière générale, la mobilité sociale peut être définie comme l’ensemble des changements de position sociale ou de statut social des individus au sein d’une société. Elle inclut à la fois la mobilité géographique et la mobilité professionnelle (intra-générationnelles), ainsi que la mobilité inter-générationnelle. Celle-ci désigne le changement de position sociale d’un individu par rapport à ses parents. Lorsque cette forme de mobilité est observée dans une société, cela signifie que les positions sociales ne se transmettent pas d’une génération à une autre, autrement dit que les positions sociales ne sont pas héréditaires. C’est cette forme de mobilité que nous allons étudier dans ce chapitre. Elle peut être mesurée par les tables de mobilité en utilisant la PCS (profession et catégorie socio-professionnelle) des individus et de leurs parents.