ATTENTION :
ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.
Vous vous demandez peut-être ce que signifie un marché des capitaux libre. Imaginons tout d’abord le cas d’un ménage. Avant la libre-circulation des capitaux, il ne pouvait transférer son épargne librement dans d’autres pays, soit il y avait une interdiction totale soit une limite de montant soit des coûts importants. Avec la libre-circulation, il est possible de placer son argent dans un pays de l’UE dans lequel vous ne résidez pas : des opportunités nouvelles de placement s’ouvrent donc aux agents économiques.
Après avoir vu l’offre de capital (l’épargne étant en quelque sorte un prêt d’argent) regardons de l’autre côté : les demandeurs de capital, c’est-à-dire les agents économiques qui ont besoin d’argent, de financement, peuvent faire appel à des capitaux en provenance de non-résidents, si bien que les possibilités d’emprunts (pour tout agent économique productif) ou d’augmentation de capital (s’il s’agit d’une entreprise) sont plus grandes : les moyens financiers sont plus abondants. Cela pourrait donc favoriser l’activité économique et le financement des États (c’est-à-dire les déficits publics).
Ainsi, la libre circulation des capitaux peut avantager les offreurs et les demandeurs de capitaux et avoir des effets positifs sur la croissance.
Ces avantages ont sans doute fait « grossir » la sphère financière au sein de l’UE. Globalement, la taille de la sphère financière est intermédiaire entre celle du Japon, plus importante, et celle des États-Unis, moins importante. Du point de vue financier, l’UE est donc un acteur de premier plan dans le monde. La largesse de son marché financier peut la rendre apte à attirer une épargne mondiale en recherche de zones de placements sûrs et diversifiés : un objectif des épargnants est effectivement de diversifier les risques du portefeuille à placer. D’un autre côté, la création d’un vaste marché financier intégré en Europe a permis d’attirer des épargnants du monde entier. De ce point de vue, il facilite le financement des agents économiques. Vous savez peut-être que l’État français a attiré des capitaux étrangers pour financer une bonne partie de sa dette. En 2011, 56 % de la dette négociable était détenue par des non-résidents qui trouvent ici un placement de leur épargne considéré comme sûr… enfin relativement ! Ce qui est vrai pour un État est également valable bien sûr pour les entreprises… en tout cas les plus grandes.