ATTENTION :

ce cours correspond au programme de 2013, il n'est pas conforme au programme de terminale de SES en vigueur depuis 2019.

Synthese CH11. Comment s’articulent marché du travail et gestion de l’emploi ? (Attention : programme précédent)

Le travail est au cœur de la vie des individus dès lors qu’ils sortent du système scolaire. Mais comment cette intégration dans le monde du travail se fait-elle ? Elle se réalise concrètement, vous le savez, au sein d’organisations, entreprises ou administrations le plus souvent par un travail salarié. Mais bien sûr, l’arrivée dans ces organisations nécessite, au préalable, une recherche d’emplois qui se fait sur ce que les économistes et les sociologues appellent le marché du travail. L’objet de ce chapitre est notamment de montrer comment marché et organisations peuvent s’articuler. Mais évidemment, la réalité sociale ne se laisse pas réduire à un modèle abstrait et simple et il est possible de le rendre plus proche de la réalité en modifiant les hypothèses simplificatrices de base. Toutefois, la réalité sociale est aussi en partie extérieure à ce modèle qui suppose une négociation individuelle des salaires et de l’entrée en emploi. On précisera comment l’État et les conventions collectives encadrent la fixation des salaires et des conditions d’emplois et de licenciement et comment les économistes peuvent analyser cette situation.

Le travail est au cœur de la vie des individus dès lors qu’ils sortent du système scolaire. Mais comment cette intégration dans le monde du travail se fait-elle ? Elle se réalise concrètement, vous le savez, au sein d’organisations, entreprises ou administrations le plus souvent par un travail salarié. Mais bien sûr, l’arrivée dans ces organisations nécessite, au préalable, une recherche d’emplois qui se fait sur ce que les économistes et les sociologues appellent le marché du travail. L’objet de ce chapitre est notamment de montrer comment marché et organisations peuvent s’articuler.

Mais évidemment, la réalité sociale ne se laisse pas réduire à un modèle abstrait et simple et il est possible de le rendre plus proche de la réalité en modifiant les hypothèses simplificatrices de base. Toutefois, la réalité sociale est aussi en partie extérieure à ce modèle qui suppose une négociation individuelle des salaires et de l’entrée en emploi. On précisera comment l’État et les conventions collectives encadrent la fixation des salaires et des conditions d’emplois et de licenciement et comment les économistes peuvent analyser cette situation.

1. Dans nos sociétés, le développement du salariat peut être analysé par les économistes en termes de marché du travail

1.1. Le salariat et le marché du travail

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Lorsqu’au XIXe siècle, la société était une société paysanne, le travail de la terre et dans les villes était essentiellement indépendant : la plupart des individus travaillaient à leur compte. Du point de vue du statut juridique, ils étaient donc « indépendants ». Avec l’industrialisation, le salariat est une forme de travail qui s’est progressivement développée. Le salariat, vous le savez, consiste pour un individu de travailler pour le compte d’un employeur (une entreprise bien sûr mais aussi une administration). En contrepartie évidemment, le salarié perçoit une rémunération, un salaire. Les obligations du salarié et de l’employeur sont déterminées par un contrat de travail (voir le lexique dans les notions). Les économistes peuvent donc représenter cette relation salariale sous forme d’un marché entre les uns qui offrent leur travail (les travailleurs) et les autres qui demandent le travail des autres : les employeurs ont besoin du travail. Le prix d’échange de ce travail est bien sûr le salaire. Une analyse néo-classique du marché du travail est dès lors possible.

Lorsqu’au XIXe siècle, la société était une société paysanne, le travail de la terre et dans les villes était essentiellement indépendant : la plupart des individus travaillaient à leur compte. Du point de vue du statut juridique, ils étaient donc « indépendants ». Avec l’industrialisation, le salariat est une forme de travail qui s’est progressivement développée. Le salariat, vous le savez, consiste pour un individu de travailler pour le compte d’un employeur (une entreprise bien sûr mais aussi une administration). En contrepartie évidemment, le salarié perçoit une rémunération, un salaire. Les obligations du salarié et de l’employeur sont déterminées par un contrat de travail (voir le lexique dans les notions).

Les économistes peuvent donc représenter cette relation salariale sous forme d’un marché entre les uns qui offrent leur travail (les travailleurs) et les autres qui demandent le travail des autres : les employeurs ont besoin du travail. Le prix d’échange de ce travail est bien sûr le salaire. Une analyse néo-classique du marché du travail est dès lors possible.

1.2. Le marché du travail et son analyse néo-classique : offre et demande de travail

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Pour qu’un marché fonctionne l’offre et la demande doivent dépendre du prix. Sur la marché du travail, le raisonnement est le suivant. Commençons par l’offre de travail. L’offre de travail dépend logiquement du salaire : si le salaire réel augmente, travailler plus d’heures permet d’accroître son pouvoir d’achat, ses achats et d’améliorer son bien-être. Toutefois, il le fera tant que le bien-être apporté par ces achats supplémentaires restera supérieur à la désutilité du travail, comme disent les économistes néoclassiques,… puisque, vous le savez, le travail est fatiguant et empêche d’avoir du temps libre (des « loisirs » dans le vocabulaire des économistes). On peut penser que plus le salaire réel est élevé, moins le temps libre est intéressant car son coût d’opportunité est élevé (une heure de temps libre empêche de gagner pas mal d’argent !) : l’offre de travail augmente donc avec le salaire réel. Mais, n’y a-t-il pas un niveau de salaire à partir duquel les gains liés aux heures de travail supplémentaires ne compensent plus l’absence ou la faiblesse du temps libre ? N’est-il pas logique de prendre du temps pour dépenser tout cet argent gagné et de moins travailler ? C’est pour cela que, souvent, les économistes estiment que, pour les hauts salaires, l’offre de travail n’est plus croissante avec le salaire (ils veulent plus de temps libre que d’argent)… alors que pour des bas salaires elle est évidemment croissante. La demande de travail de la part des employeurs dépend aussi du salaire réel : à un salaire réel élevé correspond bien sûr une demande de travail faible. En effet, dans ce cas, pour produire la même quantité, il vaut mieux utiliser d’autres facteurs de production comme des machines. Cela suppose bien sûr que les entreprises utilisent travailleurs ou machines, les substituer les uns aux autres se faisant sans difficultés techniques. Bien sûr, pour mieux tenir compte de la réalité des coûts du travail, il faudrait ajouter les cotisations sociales et les coûts spécifiques liés à l’embauche et au licenciement. Quoi qu’il en soit le raisonnement est le même. Mais bien sûr, si le travail coûte aux employeurs, ce travail leur rapporte : les entreprises comparent donc le coût d’une heure de travail avec la production réalisée durant cette même heure, c’est-à-dire la productivité horaire du travail. De manière générale, toute chose égale par ailleurs (notamment la productivité horaire du travail), des salaires réels élevés se traduisent par une faible de la demande de travail et des salaires réels bas entraîne une forte demande de travail de la part des employeurs.

Pour qu’un marché fonctionne l’offre et la demande doivent dépendre du prix. Sur la marché du travail, le raisonnement est le suivant.

Commençons par l’offre de travail. L’offre de travail dépend logiquement du salaire : si le salaire réel augmente, travailler plus d’heures permet d’accroître son pouvoir d’achat, ses achats et d’améliorer son bien-être. Toutefois, il le fera tant que le bien-être apporté par ces achats supplémentaires restera supérieur à la désutilité du travail, comme disent les économistes néoclassiques,… puisque, vous le savez, le travail est fatiguant et empêche d’avoir du temps libre (des « loisirs » dans le vocabulaire des économistes). On peut penser que plus le salaire réel est élevé, moins le temps libre est intéressant car son coût d’opportunité est élevé (une heure de temps libre empêche de gagner pas mal d’argent !) : l’offre de travail augmente donc avec le salaire réel. Mais, n’y a-t-il pas un niveau de salaire à partir duquel les gains liés aux heures de travail supplémentaires ne compensent plus l’absence ou la faiblesse du temps libre ? N’est-il pas logique de prendre du temps pour dépenser tout cet argent gagné et de moins travailler ? C’est pour cela que, souvent, les économistes estiment que, pour les hauts salaires, l’offre de travail n’est plus croissante avec le salaire (ils veulent plus de temps libre que d’argent)… alors que pour des bas salaires elle est évidemment croissante.

La demande de travail de la part des employeurs dépend aussi du salaire réel : à un salaire réel élevé correspond bien sûr une demande de travail faible. En effet, dans ce cas, pour produire la même quantité, il vaut mieux utiliser d’autres facteurs de production comme des machines. Cela suppose bien sûr que les entreprises utilisent travailleurs ou machines, les substituer les uns aux autres se faisant sans difficultés techniques. Bien sûr, pour mieux tenir compte de la réalité des coûts du travail, il faudrait ajouter les cotisations sociales et les coûts spécifiques liés à l’embauche et au licenciement. Quoi qu’il en soit le raisonnement est le même. Mais bien sûr, si le travail coûte aux employeurs, ce travail leur rapporte : les entreprises comparent donc le coût d’une heure de travail avec la production réalisée durant cette même heure, c’est-à-dire la productivité horaire du travail. De manière générale, toute chose égale par ailleurs (notamment la productivité horaire du travail), des salaires réels élevés se traduisent par une faible de la demande de travail et des salaires réels bas entraîne une forte demande de travail de la part des employeurs.

1.3. L’équilibre du marché du travail selon la théorie néo-classique

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Comme sur tout marché, l’offre est donc croissante avec le prix (ici le salaire réel) et la demande décroissante avec le prix, il y a un point d’équilibre qui se forme pour un salaire réel donné, le salaire d’équilibre : le nombre d’heures demandées égale le nombre d’heures offertes : offreur comme demandeurs sont satisfaits. À un niveau plus global, le raisonnement est le même : à la place des heures de travail, on peut prendre le nombre de travailleurs comme quantité de travail. Là aussi, on peut supposer que plus les salaires réels seront élevés plus il y aura des personnes qui voudront travailler (l’offre de travail sera plus élevée) et moins il y aura d’employeurs qui voudront embaucher des personnes (la demande de travail sera plus faible). Là encore, un équilibre se formera sur le marché du travail, où, pour le salaire réel d’équilibre, offreurs et demandeurs seront satisfaits. Évidemment, pour cela il faut que le marché du travail fonctionne correctement, c’est-à-dire, pour les économistes néoclassiques, de façon concurrentielle. Il faut notamment que le salaire réel puisse varier en hausse comme en baisse pour pouvoir atteindre le point d’équilibre et que la concurrence entre offreurs comme entre demandeurs se fasse sur le salaire. Si le salaire réel est trop élevé, l’offre sera trop grande par rapport à la demande : les offreurs se feront concurrence en acceptant des salaires réels plus faibles. Le nombre d’offreurs baissera tandis que la quantité de travail demandée augmentera jusqu’à l’équilibre. Vous voyez que le fonctionnement concurrentiel du marché du travail se traduit par une absence de chômage… si les travailleurs acceptent des variations de salaires réels. D’autres conditions sont, en fait, nécessaires : l’information doit être parfaite concernant les salaires réels. Il faut aussi pour que la concurrence se base sur les salaires que le travail offert et demandé soit le même (hypothèse que vous connaissez peut-être sous le nom d’homogénéité du produit ici le travail à réaliser).

Comme sur tout marché, l’offre est donc croissante avec le prix (ici le salaire réel) et la demande décroissante avec le prix, il y a un point d’équilibre qui se forme pour un salaire réel donné, le salaire d’équilibre : le nombre d’heures demandées égale le nombre d’heures offertes : offreur comme demandeurs sont satisfaits. À un niveau plus global, le raisonnement est le même : à la place des heures de travail, on peut prendre le nombre de travailleurs comme quantité de travail. Là aussi, on peut supposer que plus les salaires réels seront élevés plus il y aura des personnes qui voudront travailler (l’offre de travail sera plus élevée) et moins il y aura d’employeurs qui voudront embaucher des personnes (la demande de travail sera plus faible). Là encore, un équilibre se formera sur le marché du travail, où, pour le salaire réel d’équilibre, offreurs et demandeurs seront satisfaits. Évidemment, pour cela il faut que le marché du travail fonctionne correctement, c’est-à-dire, pour les économistes néoclassiques, de façon concurrentielle. Il faut notamment que le salaire réel puisse varier en hausse comme en baisse pour pouvoir atteindre le point d’équilibre et que la concurrence entre offreurs comme entre demandeurs se fasse sur le salaire. Si le salaire réel est trop élevé, l’offre sera trop grande par rapport à la demande : les offreurs se feront concurrence en acceptant des salaires réels plus faibles. Le nombre d’offreurs baissera tandis que la quantité de travail demandée augmentera jusqu’à l’équilibre. Vous voyez que le fonctionnement concurrentiel du marché du travail se traduit par une absence de chômage… si les travailleurs acceptent des variations de salaires réels.

D’autres conditions sont, en fait, nécessaires : l’information doit être parfaite concernant les salaires réels. Il faut aussi pour que la concurrence se base sur les salaires que le travail offert et demandé soit le même (hypothèse que vous connaissez peut-être sous le nom d’homogénéité du produit ici le travail à réaliser).