Progrès technique endogène

Le progrès technique endogène correspond à une analyse affirmant que le progrès technique provient de motivations économiques de différents acteurs économiques.

Le progrès technique endogène correspond à une analyse avançant que le progrès technique provient de motivations économiques de différents acteurs économiques.

On dit que le « progrès technique ne tombe pas du ciel » car, dans l’analyse néoclassique de base, qui donne une première explication des origines de la croissance économique, le progrès technique est bien considéré comme une des sources de la croissance économique, mais il n’est pas expliqué par des considérations de nature économique : c’est donc comme s’il « tombait du ciel ».

Or, au niveau micro-économique, les innovations de procédé comme de produit sont supposées liées à des calculs d’entreprises ou d’entrepreneurs qui les estiment profitables. Comme le progrès technique résulte de ces innovations, qui elles-mêmes résultent des calculs et motivations des agents économiques, on peut dire que le progrès technique est endogène.

Si, au sein des entreprises, le progrès technique est à l’origine d’avantages économiques, elles se doivent alors d’innover pour obtenir ces avantages. Lorsque ce progrès technique prend la forme d’une innovation de procédé, il s’agit d’un avantage de coût de production (réduit grâce à l'innovation) ; lorsque ce progrès technique prend la forme d’une innovation de produit, l’avantage provient de ventes plus importantes et à des prix plus élevés. Dans les deux cas, ces entreprises innovatrices seront en situation de monopole. L’enjeu pour elles est donc de développer ces innovations, ce qui nécessite d’avoir les moyens financiers de financer les dépenses de R&D.

Pour l’État, différents enjeux se posent sachant que, le plus souvent, le progrès technique est recherché parce qu’il est source de croissance économique, de hausse de revenus et d’emplois et, donc, de progrès matériel. Le premier enjeu est celui de favoriser ou non les innovations. Doit-il aider les entreprises alors que celles-ci risquent de bénéficier d’une situation de monopole, néfaste au consommateur ? En fait, il semble que, sans une protection juridique, par les brevets, ce monopole soit fragile : les innovations peuvent être copiées, imitées. Sans protection, peu d’entreprises innoveraient. De plus, le progrès technique, par le savoir scientifique et technique qu’il contient, est source d’externalités positives pour l’ensemble de la communauté scientifique et bien sûr au-delà. Il semble donc légitime pour l’État de le favoriser.

Deuxième enjeu : comment l’État peut-il favoriser le progrès technique ? Est-ce que la protection apportée par le droit de propriété intellectuelle, les brevets, (un monopole de 20 ans le plus souvent sur l’invention) suffit ? En réalité, il semble nécessaire que l’État aide au financement des dépenses de R&D soit par des subventions accordées soit par un crédit d’impôt par exemple. Mais faut-il aider toutes les entreprises, petites ou grandes ? La question peut se poser, étant donné les moyens financiers importants qu’ont les grandes entreprises. N’y a-t-il pas un risque de gaspillage de l’argent public ?

Troisième enjeu : l’État doit-il par lui-même participer à la recherche ? Très souvent, on constate que l’État comme en France y participe activement notamment dans la recherche fondamentale au sein des Universités. Il y participe aussi par le biais d’organismes publics comme le CNRS (Centre Nationale de la Recherche Scientifique) ou l’INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement).

Il n’y a pas vraiment d’indicateurs de progrès technique endogène. On peut simplement faire apparaître des corrélations entre innovations, brevets, dépenses de R&D et taille des entreprises. Au niveau plus macroéconomique, des corrélations peuvent être testées entre innovations (ou dépôts de brevet) et croissance économique ou PIB par habitant.

Ne pas vraiment comprendre ce que signifie « endogène ». Précisons encore que le progrès technique s’explique par les motivations économiques qui poussent à faire de la recherche à l’origine d’innovations qui pourront être valorisées financièrement (notamment en permettant d'augmenter les bénéfices des entreprises). Les innovations ne sont pas dues forcément ou uniquement au désir purement scientifique de trouver quelque chose de neuf.

Croire que le progrès technique endogène serait un type de progrès technique (à côté d’un autre type de progrès technique qui serait exogène) : le progrès technique endogène est en fait une interprétation de l’origine du progrès technique (qui s’oppose à l’analyse traditionnelle de la croissance économique des économistes néoclassiques).