Déclassement

Le déclassement est la perte d'une position sociale, que ce soit celle de son milieu d'origine, celle que l'individu avait atteint ou celle que laissait espérer le diplôme obtenu.

Le déclassement est la perte d'une position sociale, que ce soit celle de son milieu d'origine, celle que l'individu avait atteint ou celle que laissait espérer le diplôme obtenu.

En effet, on distingue souvent trois grands types de déclassement :

- le premier concerne les personnes qui connaissent une mobilité sociale intergénérationnelle descendante

- le deuxième concerne le déclassement au cours de sa vie active soit par une perte d'emploi ou l'accès à un emploi précaire après avoir connu un emploi typique soit par une mobilité professionnelle descendante

- le troisième concerne le devenir des diplômés qui n'atteignent pas le groupe socio-professionnel auquel ils pouvaient aspirer, étant donné leur diplôme

Mobilité sociale intergénérationnelle : il semble que depuis 1993, la mobilité sociale soit restée stable de même, donc, que la reproduction sociale et que, parmi les individus ayant connu la mobilité, il y ait de plus en plus, relativement bien sûr, de mobilité descendante. Le rapport entre la proportion des individus ayant connu une mobilité ascendante et la proportion de ceux ayant connu une mobilité descendante a diminué passant de 2,02 en 1983 à 1,77 en 2003.

Mobilité professionnelle : la mobilité professionnelle descendante est rare mais a tendance à augmenter depuis 1985. De 1980-85 à 1998-2003, la proportion des hommes ayant, durant ces 5 ans, connu une mobilité professionnelle descendante est passée de 3,2 % à 6,2 %, les données étant à peu près les mêmes pour les femmes. Toutefois, il faut tenir compte aussi des passages de l'emploi au chômage ou vers des emplois précaires, qui, s'ils sont minoritaires, sont plus liés à la situation économique et du marché du travail qu'à des tendances de long terme.

Déclassement scolaire : il est difficile de mesurer son évolution, certains sociologues mettant en évidence que le déclassement des jeunes sur le marché de l'emploi est une des explications de Mai 68, donc ce processus serait ancien. Quoi qu'il en soit, dans les années 2000, il toucherait un jeune sur quatre en France.

Il existe une discussion entre sociologues autour de la réalité du déclassement. Pour certains, il est une réalité (voir rubrique « Tendances ») mais, pour d'autres, il toucherait peu de personnes et c'est plus la crainte du déclassement qui serait forte. (Voir cours pour le détail des analyses).

Une question particulièrement intéressante est celle du diplôme. Assiste-t-on à une dévalorisation des diplômesou au contraire à une importance accrue du diplôme pour éviter le chômage et la précarité par rapport à la période des Trente glorieuses durant laquelle le besoin de « cadres » était fort sans qu'il y ait suffisamment de personnes très diplômées, le diplôme étant donc moins important pour atteindre cette position sociale ? (Là encore voir cours pour plus de détail)

Le déclassement en terme de mobilité sociale intergénérationnelle peut être mesuré tout d'abord par l'évolution de la reproduction sociale et ensuite, pour ceux qui connaissent une mobilité sociale, par le rapport entre la proportion de ceux qui connaissent une mobilité ascendante et la proportion de ceux qui connaissent une mobilité descendante. (voir rubrique "Tendances")

Le déclassement au cours de sa vie active peut être mesuré comme la proportion des personnes en activité se retrouvant au chômage ou devant occuper un nouvel emploi plus précaire. Mais, il peut s'agir d'un changement d'emploi pour une position professionnelle plus basse (voir mobilité intragénérationnelle)

Le déclassement scolaire se mesure par la proportion des personnes actives qui possèdent un diplôme supérieur à celui normalement requis pour occuper l'emploi qu'elles occupent.

Confondre déclassement et peur du déclassement