Crise financière

Une crise financière est une crise qui bloque le système de financement de l’activité économique.

Une crise financière est une crise qui bloque le système de financement de l’activité économique.

Les crises financières sont diverses. Il peut s’agir de crises boursières (dont l’origine est liée à un krach boursier), de crises bancaires (liées à un manque de liquidités bancaires voire à un problème de solvabilité des banques entrainant des faillites bancaires), de crises de change (la baisse de la valeur extérieure de la monnaie empêche d’emprunter à l’étranger), de crises inflationnistes (qui font perdre toute valeur à l’épargne accumulée ce qui empêche son utilisation pour financer l’activité économique).

Si les crises financières peuvent prendre des formes extrêmement différentes, elles ont pour point commun d’empêcher le financement convenable des activités économiques et aboutissent le plus souvent à une crise économique

Des économistes américains ont montré une augmentation assez cyclique mais de plus en plus importante des crises bancaires dans le premier tiers du XXe siècle. Ces crises bancaires ont quasiment disparu de 1945 au début des années 1970. Depuis, les crises bancaires sont devenues de plus en plus fréquentes et importantes jusqu’à la crise de 2007-2008.

En ce qui concerne les crises boursières, les plus importantes sont bien évidemment celle de 1929 et plus récemment celle de 1987, même si elle a eu beaucoup moins de conséquences sur l’économie réelle. Enfin, citons la crise « internet » : les cours boursiers des entreprises des nouvelles technologies chutent fortement entraînant une forte baisse de l’ensemble des cours boursiers aux États-Unis.

Le premier enjeu des crises financières est de limiter leur impact a priori très important sur l’économie réelle. En effet, une crise financière ne permet plus de financer la consommation des ménages, les activités de production mais aussi les investissements des entreprises et des ménages. La conséquence probable est une crise économique de grande ampleur, se traduisant par une très forte baisse du PIB et de l’emploi. Pour les individus, cela implique une baisse des revenus et une hausse du chômage.

Dès lors que ces mécanismes sont enclenchés, il est en fait très difficile pour les pouvoirs publics d’y faire face. Ces derniers doivent donc essayer d’agir très vite. L’action à court terme, lorsque débute une crise financière, est d’offrir aux banques une grande quantité de liquidités à des taux d’intérêt faibles pour éviter le credit crunch c’est-à-dire la baisse très forte des crédits accordés aux ménages et aux entreprises. Bien sûr, une politique budgétaire expansive peut aussi favoriser le maintien de l’activité. Du point de vue strictement financier, si la situation des banques est vraiment fortement dégradée, les pouvoirs publics peuvent nationaliser les banques. Enfin, les banques centrales peuvent jouer leur rôle de prêteur en dernier ressort pour sauver les banques ou les institutions financières, notamment les plus importantes.

Il est possible aussi de faire en sorte d’éviter tout déclenchement d’une crise financière. Prévenir les crises financières signifie le plus souvent surveiller l’endettement trop important des agents économiques et la prise de risque excessive des banques. Pour cela, l’augmentation préventive des taux d’intérêt peut être une solution. Face à des prises de risques excessifs des banques, il peut être opportun de réguler leur activité par exemple, en leur imposant des ratios prudentiels.

Les indicateurs des crises financières dépendent de la forme de ces crises. S’il s’agit d’une crise bancaire, les indicateurs pourront être le nombre de faillites bancaires, l’importance des renflouements publics, les prises de contrôle de banques par les pouvoirs publics, etc. Si la crise financière est une crise boursière, c’est la baisse importante (par exemple de 20 %) du cours des actifs qui peut qualifier une situation de crise financière. À noter aussi que la baisse importante des prix de l’immobilier est souvent un indicateur important, après un boom immobilier, qui permet de détecter assez tôt l’arrivée d’une crise financière. Si la crise est une crise inflationniste (hyperinflation), l’augmentation forte de l’indice des prix est un indicateur : certains économistes pensent qu’une hausse annuelle des prix supérieure à 40 % induit des problèmes financiers et économiques très importants.

Il ne faut pas croire que les crises financières soient uniquement des crises boursières.

Il ne faut pas croire non plus que toute baisse des cours boursiers soit une crise financière et une crise économique.