Aléa moral

L’aléa moral est une forme d’asymétrie d’information pour laquelle le défaut d’information concernant l’une des parties à un contrat se révèle lors de l’exécution du contrat engendrant pour elle des coûts.

L’aléa moral est une forme d’asymétrie d’information pour laquelle le défaut d’information concernant l’une des parties à un contrat se révèle lors de l’exécution du contrat engendrant pour elle des coûts. On parle aussi de hasard moral.

C’est par exemple le cas d’un travailleur qui ne produit pas au maximum de sa productivité, parce que l’employeur ignore ce maximum. L’employeur subit un « coût », représenté ici par une baisse de la production possible et donc des revenus de l’entreprise. C’est aussi le cas d’une personne assurée qui prend plus de risque dans sa conduite sur la route ou pour sa santé, sachant qu’il pourra être remboursé en cas de problème. Dans ces deux cas, le salarié et l’assuré ne respectent pas l’esprit de l’accord. Cela peut engendrer des coûts supplémentaires pour l’autre partie.

Cet aléa moral peut exister en dehors d’une réelle relation de marché. L’État peut se sentir obligé d’assurer le sauvetage des banques qui gèrent les moyens de paiement des agents économiques. Cette protection assurée par l’État peut pousser les banques à prendre des risques que l’État peut ne pas connaître. Ces risques supplémentaires peuvent engendrer des faillites bancaires que l’État doit prendre en charge. Il y a bien une situation d’aléa moral.

Pas de tendance sur cette notion si ce n’est une tendance à trouver des solutions pour résoudre ce problème d’aléa moral.

Les enjeux sont bien sûr de faire en sorte que les contrats soient respectés au bénéfice de tous ce qui suppose de connaitre ou de contrôler le comportement de l’agent économique qui pourrait bénéficier d’informations cachées. Donnons quelques exemples.

Dans le monde du travail, offrir des salaires élevés ou des primes peut inciter les salariés à augmenter leur productivité et leur efficacité. Dans le domaine des assurances, un système de bonus-malus, tenant donc compte des comportements à risque ou non, peut aussi être un moyen de lutter contre certains comportements risqué ou abusifs. Concernant le domaine financier, l’État peut décider de mieux surveiller les comportements des banques et de mieux encadrer leurs prises de risques par, par exemple, le respect de rations de liquidité que les banques doivent diffuser et respecter.

Pas d’indicateur pour cette notion qui s’applique dans des circonstances très diverses.

Il faut faire attention à ne pas confondre aléa moral et sélection adverse : l’aléa moral se traduit par des comportements peu coopératifs et engendre un coût pour l’agent économique ne pouvant connaître les informations nécessaires à la bonne exécution du contrat.