Déviance

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Lexique

La déviance regroupe des comportements non conformes aux normes sociales et faisant l'objet d'une réprobation sociale.

Définition

La déviance regroupe des comportements qui ne sont pas conformes aux normes sociales et qui sont l'objet d'une réprobation sociale. Cette définition de la déviance par son rapport aux normes donne au sujet sa véritable ampleur. En effet, pratiquement toute notre vie sociale est organisée par des normes.

Parmi les formes possible de déviance, on trouvera donc par exemple :

  • la délinquance: l'infraction commise entraîne une sanction juridique (la norme s'appuie sur la loi).
  • la variance : un simple écart aux habitudes qui ne sera pas sanctionné mais qualifié "d'excentrique" ou"d'original" (la norme est bousculée, mais le comportement n'est pas répressible socialement).
  • la marginalité: il y a un écart aux normes sociales, mais qui ne nécessite pas de sanction juridique (la réprobation sociale entraine alors parfois la stigmatisation).

La déviance est donc multiple...

Tendances

La croissance du nombre d'incivilités, de délits, etc. signifierait une augmentation des comportements déviants. Mais ces chiffres ne traduisent-ils pas aussi une plus grande attention de la société (et de la justice, de la police) à certains comportements déviants (viols, pédophilie par exemple) ?
La faiblesse des pratiques religieuses est-elle aujourd'hui le signe d'un comportement déviant ? Ce n'est pas évident, ce qui montre que le contenu de ce que l'on appelle "déviance" change au cours du temps. Il est donc toujours difficile, dans ce domaine, de mettre en évidence des tendances, dans la mesure où, comme la société change, la déviance aussi.

Enjeux

Dans les sociétés modernes, la diversité des normes et leur évolution parfois rapide montrent leur relativité ; les normes peuvent apparaître arbitraires et sont plus facilement non respectées. L'individualisme se traduit par des comportements plus autonomes. Les comportements déviants ne sont-ils pas ceux « étiquetés » déviants par des individus ou des groupes d'individus ayant le pouvoir d'imposer leurs normes (« les entrepreneurs de morale », selon H.S. Becker) ?

Plutôt que de s'interroger sur les comportements déviants, n'est-il pas plus important de s'interroger sur les activités de ceux qui imposent leurs normes ?

Pourtant les individus ayant un comportement déviant ne se doutent-ils pas qu'ils enfreignent des normes socialement admises ?

Indicateurs

On va utiliser comme indicateur de la déviance une série d'indicateurs sur les comportements qualifiés de déviants à un moment donné dans une société donnée. On peut par exemple utiliser :

  • le taux de suicide (si l'on considère que se suicider est un acte déviant).
  • les taux de nuptialité, de divortialité (si l'on considère que vivre ensemble sans être mariés ou divorcer sont des actes déviants).
  • le taux de criminalité (si l'on considère que la criminalité relève de comportements déviants)
  • la proportion de toxicomanes (si l'on considère ....)
  • etc.

Vous l'avez compris : les indicateurs retenus vont dépendre de ce que l'on qualifie de déviant.

Erreurs Fréquentes

Il ne faut pas assimiler déviance et délinquance.
En effet, d'une part, la déviance peut signifier l'irrespect de normes sociales qui ne sont pas des normes juridiques. D'autre part, l'irrespect des normes traditionnelles peut conduire à des comportements innovateurs dans le domaine économique, dans le domaine religieux (nouvelles croyances), etc, comportements qui ne sont pas forcément délinquants. Enfin, certaines formes de délinquance peuvent ne pas être considérées comme de la déviance (par les membres de la société) : ainsi, ne pas déclarer tous ses revenus aux impôts est socialement très bien toléré en France et ne correspond pas à un comportement déviant (alors qu'il s'agit bien d'un délit). Ce même comportement en Norvège est considéré complètement comme de la déviance.

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