Catégories socioprofessionnelles PCS

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Lexique

Les PCS, professions et catégories socio-professionnelles, correspondent à une répartition des actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale, c'est-à -dire le même genre de comportements (par exemple vis-à -vis de la fécondité, des opinions politiques, des pratiques de loisirs, etc…).

Définition

Les P.C.S. sont un outil construit par l'I.N.S.E.E. pour tenter de regrouper les actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale, c'est-à -dire le même genre de comportements (par exemple vis-à -vis de la fécondité, des opinions politiques, des pratiques de loisirs, etc…). Pour constituer ces groupes, l'I.N.S.E.E prend en compte un certain nombre de critères socio-professionnels : le statut des actifs (salarié / travailleur indépendant / employeur), leur métier, leur qualification, leur place dans la hiérarchie professionnelle (avoir ou non des personnes sous ses ordres), l'activité de l'entreprise où travaille la personne. Il y a 6 PCS : les exploitants agricoles, les artisans, commerçants et chefs d'entreprise, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers.

Remarquons que le revenu n'est pas un des critères retenus par l'I.N.S.E.E. pour constituer les PCS, même si, indirectement, on va sans doute retrouver des individus ayant des revenus comparables dans la même PCS.

Les chômeurs, s'ils ont déjà travaillé, sont classés en fonction des critères attachés à leur dernier emploi. S'ils n'ont jamais travaillé, ils sont classés à part, dans un groupe qui n'est pas vraiment une PCS, les « chômeurs n'ayant jamais travaillé ».

Les PCS regroupent des catégories (42 catégories socio-professionnelles) qui sont une décomposition plus fine de la population active, qui elles-mêmes regroupent les 455 professions que dénombre l'I.N.S.E.E. On a donc le schéma suivant :

455 Professions -------------> 42 CSP ----------------> 6 PCS

On trouve parfois 8 PCS quand l'I.N.S.E.E. souhaite répartir l'ensemble de la population française : il faut ajouter alors 2 PCS, les « retraités » et les « autres sans activité professionnelle ».

Tendances

La structure sociale de la population française se transforme au cours du temps, comme le montre le tableau ci-dessous :

Titre : structure de la population active française par PCS.

Source : INSEE, recensements de la population pour les années 1962 à 1982, Enquête Emploi depuis 1985 (dans "Données déraillées").

1962197519821985199520052015
Agriculteurs exploitants15.97.86.47.03.52.41.8
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise10.98.17.98.07.56.16.4
Cadres et professions intellectuelles supérieures4.77.28.28.512.515.617.7
Professions intermédiaires11.016.017.021.122.423.125.4
Employés18.423.526.925.427.829.328.0
Ouvriers39.137.433.628.424.923.520.4
Autres / //1.71.30.10.3
Ensemble100.0100.0100.0100.0100.0100.0100.0

On observe que la part des PCS salariées (ou assimilées) s'accroît, c'est ce que l'on appelle la salarisation de la population active. On voit d'autre part que même si la part des PCS qualifiées dans la population active occupée s'accroît, la part de celles qui sont peu qualifiées (ouvriers et employés) baisse (mais on ne compte pas ici les chômeurs.

Enjeux

Répartir la population active ou la population totale en PCS, c'est faire le pari que, effectivement, les caractéristiques socio-économiques des individus sont en lien avec leurs comportements. Dit autrement, cela signifie que l'on pense qu'une partie des comportements des individus est induite par leur formation, leur métier, leurs responsabilités, leur statut juridique. Est-ce bien réaliste ? Pour une bonne part, sans doute. Par exemple, le partage des tâches domestiques à l'intérieur d'un couple résulte-t-il du hasard ou bien est-il lié au statut social des individus ? Les statistiques montrent que les couples « ouvriers » sont plus traditionnels dans ce domaine que les couples « professions intermédiaires ». Disposer de statistiques où l'on voit le partage des tâches en fonction de la PCS permet de le voir, et ce n'est évidemment pas le fruit du hasard. Mais évidemment, tel ou tel couple « ouvrier » peut très bien ne pas suivre ce modèle.

La France est un des seuls pays à disposer d'un outil de cette qualité pour étudier les comportements humains. Comme tous les outils, il est d'une part perfectible et ne doit pas, d'autre part, être utilisé pour dire n'importe quoi : ce n'est pas parce que l'on appartient à une PCS que l'on a obligatoirement le comportement attendu des membres de cette PCS.

Indicateurs

Il n'y a pas d'indicateurs pour les PCS puisqu'elles sont elles-mêmes un outil construit par l'I.N.S.E.E., à part la proportion de chaque PCS dans la population active telle qu'on l'a donné plus haut.

Erreurs Fréquentes

  • Confondre PCS et CSP : la nomenclature (c'est-à -dire la liste) des PCS a changé en 1982. Jusqu'à cette date, on ne parlait que de CSP. En 1982, l'I.N.S.E.E. pour notifier qu'il s'agissait d'un vrai changement, a modifié l'appellation : on est passé aux PCS, mais comme les deux noms sont très proches, l'habitude de parler des CSP est restée. Résultat : aujourd'hui, on emploie un peu n'importe comment les deux sigles, sans faire de différence notable. Pourtant si vous voulez être rigoureux, c'est la plupart du temps de PCS que vous devez parler.
  • Croire que le salaire ou le revenu sont des critères pour le regroupement en PCS : il n'en est rien, nous l'avons dit plus haut. Il y a ainsi des PCS où les inégalités de revenu sont fortes : il y a une plus grande inégalité de salaire entre un jeune cadre débutant et un cadre dirigeant d'une grande entreprise qu'entre un ouvrier et un employé, par exemple.
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